: Vidéo "C'est quoi ce pays de merde ?" : en 1996, le cri de colère d'Act Up au Sidaction
L'édition 2018 du Sidaction, campagne de collecte de fonds et de sensibilisation sur la lutte contre le sida, a lieu du vendredi 23 au dimanche 25 mars. Retour sur un temps fort l'édition de 1996 : la colère de Christophe Martet, président d'Act Up.
"C'est quoi ce pays de merde ?" Cette phrase reste gravée dans les mémoires, plus de vingt ans après. Ces propos, virulents, ont été tenus par Christophe Martet, alors président d'Act Up, sur le plateau de la deuxième édition du Sidaction. C'était il y a 22 ans, en 1996. Cette prise de parole reste, encore aujourd'hui, l'un des moments forts de l'histoire du Sidaction.
Ce soir-là, le président d'Act Up, accompagné d'autres militants de l'association, interpelle au cours de l'émission Philippe Douste-Blazy, médecin et ministre de la Culture. L'échange est d'emblée très vif. Christophe Martet réclame une réponse sur les menaces d'expulsion qui pèsent sur certaines personnes séropositives, en situation irrégulière en France.
"Répondez à la question des personnes malades étrangères (...) Merde, je n’ai pas fait ce tee-shirt pour rien !, lance le président d'Act Up. Est-ce que le ministère de l’Intérieur va arrêter les expulsions de personnes malades atteintes de pathologies graves ?"
"Vous êtes un assassin"
Philippe Douste-Blazy tente alors de lui répondre. Il assure qu'"il y a eu des décisions qui ont été prises pour ne pas expulser des personnes qui étaient malades", "et au cas par cas, département par département."
Mais cette réponse ne suffit pas. "En colère", Christophe Martet raconte alors l'histoire de Marie-Louise, dont l'enfant "vit actuellement malade dans un hôpital français". "Lundi, Marie-Louise est convoquée à la préfecture, il y a un avion pour le Zaïre mardi", alerte le président d'Act Up. "Si on n’est pas lundi avec elle à la préfecture, elle peut se faire expulser mardi", s'indigne-t-il.
"C’est quoi ce pays de merde ?", crie alors Christophe Martet, choqué, avant de quitter le plateau. Et François, un autre militant d'Act Up, de lancer à Philippe Douste-Blazy : "Vous êtes un assassin."
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