Les chirurgiens de la main moins bien formés à l'avenir ?
Coupures, fractures, entorses... Les accidents de la main exigent une expertise particulière. Le Dr Marc-Olivier Falcone, chirurgien de la main à l'hôpital privé Paul d’Egine à Champigny-sur-Marne, explique : "La particularité des plaies de la main, c'est qu'elles concernent des structures anatomiques qui sont juste sous la peau et qui sont très importantes pour la fonction et la vitalité des doigts, comme par exemple les structures artérielles, nerveuses, les tendons...".
Une plaie même superficielle peut donc avoir de graves conséquences. Pourtant, une réforme prévoit d'alléger la formation des chirurgiens de la main. Dans la nouvelle organisation, l'obligation d'obtenir un diplôme de microchirurgie disparaît. Auparavant, l'internat de chirurgie orthopédique ou plastique durait cinq ans. Un parcours finalisé par deux ans de "chef de clinique". C'est dans ces deux spécialités que se formaient les chirurgiens de la main pendant les trois dernières années.
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Dans le nouvel internat, tout se fait en six ans, avec une seule année entièrement consacrée à la main. Le Dr Thierry Dubert, chirurgien de la main à l’hôpital privé Paul d’Egine, est inquiet. "Je me fais remplacer par des chefs de clinique qui sont pendant leur post-internat et suivant, qu’ils sont tous jeunes chefs de clinique ou après trois ans, leur compétence est complètement différente, notamment ce qui concerne la microchirurgie. Un jeune garçon qui vient avec plusieurs doigts amputés, c'est la qualité de la réimplantation qui va faire qu'il va garder sa main".
Réparer un os brisé, suturer un micro-vaisseau, traiter les atteintes liées au vieillissement... La chirurgie de la main ne peut s'apprendre que par l'enseignement pratique au bloc opératoire. Pour les seniors, il est impossible de transmettre le savoir-faire nécessaire en douze mois seulement.
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