Migrants : une crise sanitaire aux portes de Paris
Une quarantaine de policiers stationnent depuis le mois d’août porte de la Chapelle, à Paris. Leur mission : empêcher la formation d’un nouveau bidonville et disperser les migrants. Ces derniers n’ont même plus le droit de poser un carton par terre pour dormir. Une chasse à l’homme dénoncée par les associations. Selon le Dr Jeanine Rochefort de Médecins du Monde, "ces gens sont en insécurité physique et psychologique. On nie même leur existence. On pense que ce sont des délinquants, donc ils sont mis au ban de la société".
"On sait qu’il existe de vrais problèmes de santé psychologique pour ces personnes, et c’est vrai qu’on ne peut pas rester dans cet état-là, et que la politique de l’Etat, pour le moment, ne permet pas de les prendre en charge", confie Anne Souyris, l'adjointe à la maire de Paris chargée de la santé.
"La police nous harcelait à longueur de journée"
Si les réfugiés cherchent à rester porte de la Chapelle, c’est dans l’espoir d’être admis dans un centre de pré accueil. Créée il y a un an, cette structure de 400 places est saturée. Elle offre un hébergement de quelques jours avant d'envoyer les migrants vers des structures plus pérennes. Mohammed est là depuis six jours. Pour lui, c’est un soulagement d’avoir quitté la rue : "La police nous harcelait à longueur de journée. Ils viennent pour nous disperser. Nous errons car nous n'avons nulle part où aller."
Les associations et la mairie de Paris réclament l’ouverture d’autres centres de premier accueil un peu partout en France, pour que la capitale ne soit plus le seul point d’ancrage des réfugiés. "Il y a deux solutions : soit les quatre centres que veut mettre en place le gouvernement en Île-de-France sont à la hauteur de ce que nous, on a fait ici, soit, si ça n’est pas le cas, on construit un processus alternatif", explique Anne Souyris, "mais on espère plutôt arriver à travailler avec l’Etat".
Interview d'Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris chargée de la santé
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