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Reportage Face à la baisse des dons du sang, les lieux de collecte traditionnels se transforment

Les réserves de sang sont très basses, alerte une nouvelle fois l'Etablissement français du sang, à l'occasion de la journée mondiale du donneur du sang, mardi. Afin de multiplier les collectes, l'EFS propose désormais des lieux sans médecin, mais avec des infirmiers uniquement.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une collecte de sang à Toulouse, en 2021. (GEORGES GOBET / AFP)

"Vous avez fini de remplir votre questionnaire monsieur ? Vous pouvez me suivre pour l'entretien..." Cela ressemble à une collecte de sang tout à fait classique à la différence que Joëlle Guyot, qui va conduire l'entretien avant le don, n'est pas médecin, mais infirmière.

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Avec le Covid et le télétravail, les Français sont moins présents sur les lieux habituels de collecte, tels que les entreprises, les universités, et donnent donc moins. Résultat : l'Etablissement français du sang doit organiser davantage de collectes de sang, et pour cela, il multiplie, depuis deux ans, des collectes sans la présence de médecin.

C'est le cas ici, à Neuilly-sur-Seine. En cause, le manque de personnels. "J'ai vu des personnes qui étaient médecin depuis des années qui partent en retraite, d'autres dont le conjoint a été muté... Il faut donc les remplacer et tout le problème est là dans le recrutement des médecins", détaille Joëlle Guyot.

30 000 dons de sang

Elle a donc suivi une formation, avec d'autres infirmiers, et gère aujourd'hui la collecte. Et les donneurs n'y voient rien à redire : "C'est la première fois, mais il n'y a pas de différence pour nous. Ce sont simplement des questions qu'ils nous posent, la tension qui est prise. Il n'y a pas besoin qu'un médecin soit présent", précise une jeune femme. "Si on leur a fait confiance durant le Covid pour assurer les soins, il n'y a pas de raison qu'ils soient moins compétents aujourd'hui : il n'y a pas de problème", précise une autre.

En cas de question, de cas particulier, les infirmiers peuvent joindre par téléphone un médecin présent sur une autre collecte. Se passer de leur présence physique, c'est la possibilité de multiplier les collectes en période de pénurie de sang : "Pour aborder l'été sereinement, il nous faudrait 30 000 dons de sang. C'est beaucoup", précisé Joëlle Guyot, qui va donc assurer deux collectes de sang avec la présence d'un médecin, et quatre en autonomie, cette semaine.

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