: Vidéo Don du sang : "Nous atteignons des niveaux qui sont proches du niveau d'alerte", s’alarme le président de l’Établissement français du sang
François Toujas appelle "à la mobilisation de l'ensemble des donneurs potentiels".
"Nous atteignons des niveaux qui sont proches du niveau d'alerte", s’alarme mardi 14 juin sur franceinfo François Toujas, président de l’Établissement français du sang. Les stocks de poches de sang en France sont descendus aux alentours de 80 000 alors qu’il en faudrait 110 000 en réserve pour assurer la continuité des soins. La fin du printemps, période habituellement défavorable pour la collecte, l’épidémie de Covid-19 et le télétravail "ont eu des conséquences fortes et ont accru les fluctuations saisonnières", a-t-il expliqué. En cette journée mondiale du don du sang, François Toujas appelle "à la mobilisation de l'ensemble des donneurs potentiels".
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franceinfo : Avez-vous déjà connu des situations aussi difficiles ?
François Toujas : On connaît des périodes plus favorables et d'autres moins favorables. La fin du printemps est une période relativement défavorable. Ce qui est vrai, en revanche, c'est que nous atteignons des niveaux qui sont proches du niveau d'alerte puisque ce matin, nous sommes encore a à peine 80 000 poches de sang en réserve, alors que pour fonctionner correctement ou sereinement, il faudrait être aux alentours de 100 000 poches de sang. Nous avons connu, en début d’année, un seuil historiquement bas à 70 000 poches. Il se conjuguent donc à la fois des causes structurelles, le printemps n’est pas effectivement une période favorable, mais aussi des causes conjoncturelles liées à la situation épidémique qui a fortement réinterrogé notre capacité de collecte.
Concrètement, quelles sont les conséquences d’un stock insuffisant ?
Le risque est très simple. On donne son sang parce que des malades en ont besoin. Pour ces malades, la capacité à trouver d'autres types de soins que le sang n'est pas possible et donc ne pas avoir assez de sang, ça aurait comme conséquence de prendre en charge moins de malades.
"Il faut 10 000 dons de sang par jour pour prendre en charge l'ensemble des patients."
François Toujas, président de l’Établissement français du sangà franceinfo
Quelles sont les raisons conjoncturelles ?
De notre point de vue, les conséquences de la crise épidémique ne sont pas terminées. On a mobilisé plus difficilement des donneurs qui, pour certains, étaient malades, notamment avec la dernière vague Omicron. Et puis, le deuxième élément, c'est qu’avec le télétravail, la fermeture des universités, la fermeture des écoles, nous avons déployé moins de collectes puisque nous avons quelquefois eu un tiers de collectes en moins. Ces éléments ont eu des conséquences fortes et ont accru les fluctuations saisonnières que nous connaissons d'habitude.
Faudrait-il lancer plus de campagnes de sensibilisation ?
Il y a des campagnes régulières. On lance une campagne assez jolie pour les trois semaines qui arrivent sur le fait que lorsqu’on est donneur de sang, on est soignant aussi, on participe à la chaîne de soin. C'est un élément important. La deuxième chose, je suis très sensible à ce sujet, il faut que nous soyons plus dans les écoles parce que les jeunes sont l'avenir du don du sang.
"30% des donneurs ont moins de 30 ans. Cela veut donc dire que le don du sang parle aux jeunes."
François Toujasà franceinfo
C’est cette génération aussi qu'il faut pouvoir venir chercher, il faut la faire venir et surtout la fidéliser. C'est l'enjeu de notre campagne actuelle.
Quels objectifs vous donnez-vous dans les prochaines semaines ?
Notre objectif est d'atteindre environ 110 000 poches de sang en réserve avant le 14 juillet parce que l'été est une période dans laquelle les personnes donnent moins et malheureusement les maladies ne prennent pas de vacances et donc le soin ou la continuité du soin nécessite absolument effectivement que nous augmentions fortement. J’appelle à la mobilisation de l'ensemble des donneurs potentiels pour que nous puissions passer un été serein.
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