Les Français manquent d'activité physique
Selon l'étude publiée par l'Anses, un tiers des enfants et des adultes cumulent inactivité physique et sédentarité. Notre mode de vie est en cause : position assise prolongée à l'école ou au bureau, déplacements en voiture, surconsommation des écrans... Le seul moyen de compenser est de trouver comment augmenter son activité physique.
- Notre mode de vie est-il responsable cette inactivité physique et sédentarité ?
Dr Laurent Winkler, médecin du sport : "Oui, notre mode de vie est en cause. Le manque d'activité physique est un problème qui s'amplifie d'année en année. A chaque nouvelle étude de l'Anses, on remarque que le temps de sédentarité augmente. On peut être sédentaire dans le cadre de son activité professionnelle. Mais on constate aussi que la sédentarité se majore hors de l'activité professionnelle, à domicile. Et de la même manière pour les enfants, en dehors du cadre scolaire, on constate qu'ils passent de plus en plus de temps devant les écrans de télévision et d'ordinateur."
- Combien de temps faudrait-il bouger chaque jour et avec quelle intensité pour être en forme ?
Dr Laurent Winkler : "Concernant les durées de pratique et l'intensité, cela varie en fonction de l'âge. Pour les enfants, des activités plutôt modérées comme courir, faire du vélo… environ une heure par jour seraient l'idéal. Ce n'est actuellement pas le cas. Pour les adultes, trente minutes cinq jours par semaine d'activités modérées seraient suffisantes. Si on n'a pas assez de temps, on peut y remédier en faisant plutôt de l'activité intense de type cardio (vélo, course à pied…), il faudrait dépasser 20 minutes de travail aérobie trois fois par semaine."
- Quelles sont les conséquences de la sédentarité sur notre santé ?
Dr Laurent Winkler : "Les conséquences de la sédentarité sont nombreuses. Tout d'abord, on n'entretient pas bien le système cardiovasculaire. Le cœur est un muscle. Pareil pour les muscles périphériques. On a moins de force. Et si on a moins de force dans les jambes, on risque de tomber ou on n'arrive pas à se relever. Et sur toutes les pathologies, en terme de cancer, d'hypertension artérielle, de diabète… on arrive à diminuer l'incidence de ces maladies par l'activité physique. Et lorsqu'on a déjà ces maladies, on arrive à réduire la gravité de la pathologie."
- Quel est le rôle de l'alimentation ?
Dr Laurent Winkler : "L'alimentation et l'activité physique sont deux éléments à prendre en compte en même temps. Il faut avoir une activité physique suffisante, ne pas être sédentaire. Concernant l'alimentation, quand on lit l'étude de l'Anses, on apprend que nos populations ne sont pas suffisamment éduquées, c'est-à-dire qu'on ne connaît même pas les bases de la nutrition. Et on constate qu'il y a un excès de lipides dans la consommation alimentaire globale, à tous les âges. Les légumes, les fruits, les aliments riches en fibres, eux, sont insuffisants. Et de la même manière, on voit qu'il y a une consommation excessive de plats cuisinés, riches en sel donc ils favorisent les pathologies cardiovasculaires. Ces éléments inquiètent et on a envie de faire avancer les choses. Il est important d'informer la population."
- Quelle est la différence entre l'activité physique et le sport ?
Dr Laurent Winkler : "L'activité physique va être encadrée par des personnes qui peuvent guider les patients, de sorte qu'on n'aille pas dans la recherche de performances. Dans le sport, il y a une recherche de performance. L'activité physique, c'est plutôt bouger au quotidien. On peut simplement faire de la gymnastique douce, des étirements, des assouplissements, marcher dans la rue mais à bonne cadence…"
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