Un nouvel espoir pour la pilule contraceptive masculine
Des chercheurs américains ont testé avec succès une petite molécule sur des souris.
SANTE - C'est un espoir pour la mise au point d'une pilule masculine, casse-tête pour les chercheurs depuis des années. Après des années de recherches, des scientifiques américains semblent avoir trouvé la substance ayant un effet contraceptif total sur les hommes et réversible au bout de trois à six mois après la fin du traitement, rapporte la revue médicale Cell (lien en anglais), vendredi 17 août.
"La substance produit une diminution rapide et réversible du nombre et de la mobilité des spermatozoïdes, avec des effets déterminants sur la fertilité", commente James Bradner, de l'Institut du cancer Dana-Farber à Boston, qui a dirigé l'étude publiée par Cell. Elle est en fait capable d'inhiber la production de spermatozoïdes sans perturber la production d'hormones mâles, selon cette étude.
La mise au point d'une pilule masculine se heurte à diverses difficultés : outre une demande très hésitante des hommes pour un tel produit, le principal problème tient au fait que les testicules ont une double fonction de production des spermatozoïdes, mais aussi des hormones masculines, responsables des caractéristiques viriles (voix, pilosité). Il faut donc réussir à stopper uniquement la première et de manière temporaire. Pour y parvenir, les chercheurs américains se sont donc tournés vers diverses substances empêchant les spermatozoïdes de féconder l'ovocyte.
Comment les chercheurs ont-ils procédé ?
Les chercheurs américains ont testé la substance sur des souris. Et selon leurs résultats, des injections quotidiennes de 50 à 100 mg/kg de la molécule JQ1 - qui inhibe la protéine BRDT impliquée dans la spermatogenèse - pendant six semaines, ont abouti à un effet contraceptif total chez les souris mâles traitées. Après l'arrêt du traitement, la fertilité est retournée à la normale en moyenne au bout de trois à six mois, selon les doses reçues, sans effet secondaire sur les niveaux de testostérone des animaux.
Aucun phénotype anormal n'a été observé à ce jour sur la progéniture des souris. "Nous pensons que nos découvertes peuvent être complètement transposées à l'homme, offrant une stratégie novatrice et efficace pour la contraception masculine", relèvent les chercheurs.
L'inhibiteur JQ1 a été développé au départ pour tenter de traiter un type particulièrement virulent de cancer épidermoïde. Des analogues de cette molécule pourraient à l'avenir ouvrir à la voie à de nouveaux agents anti-cancéreux, selon d'autres études citées par l'Agence France-Presse.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.