: Vidéo Le cerveau des hommes serait plus monotâche, celui des femmes plus multitâche
Une étude américaine paraît conforter de vieux stéréotypes quant aux aptitudes et comportements propres à chacun des deux sexes.
Les cerveaux des hommes et des femmes seraient branchés de façon très différente. Une étude américaine, publiée dans les comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), lundi 2 décembre, livre de nouvelles informations sur leur fonctionnement.
A en croire ces travaux, il existerait chez les hommes une plus grande connectivité neuronale entre le devant du cerveau, siège de la coordination de l'action, et l'arrière où se trouve le cervelet, important pour l'intuition. Les images indiquent aussi un grand nombre de branchements dans chacun des deux hémisphères cérébraux. Une telle connectivité suggère que le cerveau masculin est structuré pour faciliter les échanges d'informations entre le centre de la perception et celui de l'action, selon Ragini Verma, professeur de radiologie à la faculté de médecine de l'université de Pennsylvanie (Etats-Unis), principal auteur de cette étude.
Des cerveaux "vraiment complémentaires"
Quant aux femmes, les branchements relient l'hémisphère droit, où siège la capacité d'analyse et de traitement de l'information, à l'hémisphère gauche, centre de l'intuition, explique-t-elle. Cette chercheuse explique que les hommes sont, en moyenne, plus aptes à apprendre et à exécuter une seule tâche, comme faire du vélo, du ski ou de la navigation. Les femmes, de leur côté, ont une mémoire supérieure et une plus grande intelligence sociale qui les rendent plus aptes à exécuter de multiples tâches et à trouver des solutions pour le groupe, selon elle.
"Ces cartes de la connectivité cérébrale montrent des différences frappantes et aussi complémentaires dans l'architecture du cerveau humain, qui aident à fournir une base neuronale potentielle expliquant pourquoi les hommes excellent dans certaines tâches et les femmes dans d'autres", relève la chercheuse. Et "il est aussi frappant de constater combien les cerveaux de la femme et de l'homme sont vraiment complémentaires", souligne Ruben Gur, professeur de psychologie à la faculté de médecine de l'université de Pennsylvanie, un des principaux coauteurs de ces travaux.
En mai, la neurobiologiste et directrice de recherche à l'Institut Pasteur, Catherine Vidal, estimaient pourtant dans Le Monde qu'"il est impossible de deviner si un cerveau appartient à un homme ou une femme". Et fin 2012, le neurobiologiste Jean-François Bouvet assurait dans Le Point que "les différences entre les deux restent néanmoins limitées".
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