Espace : Européens et Japonais unis pour conquérir "la très mystérieuse" Mercure
Deux satellites, l'un européen, l'autre japonais, vont décoller en direction de Mercure dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 octobre. Le chercheur Pierre Bousquet promet "des scoops" sur cette planète mais il faudra, dit-il, "être patient".
"L'atmosphère de Mercure est une énigme, car elle est chassée en permanence par le vent solaire, mais elle subsiste", explique, vendredi 19 octobre sur franceinfo, Pierre Bousquet, chef de projet au Centre national d'études spatiales (CNES), alors que deux satellites décolleront dans la nuit de vendredi à samedi, depuis la Guyane, vers la planète la moins connue de notre système solaire. Il s'agit d'une des missions du projet spatial européano-japonaise baptisé BepiColombo.
Franceinfo : A-t-on des choses à apprendre de la planète Mercure?
Pierre Bousquet : Oui, car c'est une planète très mystérieuse. Elle est difficile d'accès, il y fait très chaud, elle est très près du Soleil, et est difficile à observer depuis la Terre.
Se rapproche-t-elle de notre planète, en termes d'atmosphère, de morphologie ?
Mercure a une très petite atmosphère, qu'on appelle exosphère. C'est une énigme, car elle est chassée en permanence par le vent solaire, mais elle subsiste. Cela veut dire qu'il y a un mécanisme de renouvellement. L'atmosphère est très riche en potassium et en sodium, et on ne sait pas précisément d'où cela vient. De l'intérieur de la planète ? De bombardements de météorites ? BepiColombo devrait permettre de répondre à cette question.
Les deux sondes vont voyager pendant combien de temps ?
Il faut être patient ! La croisière prendra sept ans, on arrivera autour de Mercure le 5 décembre 2025. Deux orbiteurs seront insérés autour de Mercure : un Européen et un Japonais. Ils travailleront conjointement, et c'est une grosse force de la mission d'avoir cette mesure simultanée. L'orbiteur japonais, un peu loin de Mercure, sera consacré à l'interaction de la planète avec le Soleil : il va étudier la façon dont un champ magnétique dévie le vent solaire. L'orbiteur européen, plus proche, va étudier la surface de la planète et son intérieur, pour essayer de comprendre pourquoi Mercure est bien plus dense que la Terre, et étudier son noyau.
Les données seront exploitées pendant combien de temps ?
Pour l'éternité. Elles mettront une dizaine de minutes pour revenir sur Terre, et seront exploitées par les scientifiques. Pendant quelques semaines, les premiers scoops seront révélés. Ensuite, les données seront mises à disposition de toute la communauté scientifique internationale.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.