Trois questions sur BepiColombo, la première mission européenne vers Mercure
BepiColombo devra prendre le relais de la sonde Messenger, qui s'est écrasée sur la plus petite planète de notre système solaire en avril 2015.
Il doit permettre aux scientifiques de percer les mystères de Mercure, la plus petite et plus secrète des planètes de notre système solaire. Les agences spatiales européenne (ESA) et japonaise (Jaxa) ont dévoilé, jeudi 6 juillet, leur nouvel engin spatial, BepiColombo.
>> VIDEO. Mission sur Mercure : des sondes à l'assaut de la planète la plus proche du Soleil
Franceinfo récapitule en trois questions ce qu'il faut savoir de cet appareil, qui doit entamer l'année prochaine un voyage de sept ans.
Qu'est-ce que c'est ?
BepiColombo désigne à la fois la mission menée par les deux agences spatiales et l'appareil qui sera envoyé dans l'espace. Haut de 6,4 mètres, l'engin est composé de deux modules qui se sépareront lors de son arrivée sur Mercure. Ces deux modules orbiteront selon des axes différents autour de cette planète, pour une exploration la plus complète possible.
#bepicolombo stack as just seen from clean room viewing gallery, now with protective cover removed from folded MPO solar array pic.twitter.com/795KKNut4m
— BepiColombo (@BepiColombo) 6 juillet 2017
"Chefs d'œuvre de technologie européenne" selon l'ESA, les deux modules de BepiColombo ont été développés par 33 entreprises issues de douze Etats membres de l'Union européenne en collaboration avec le Japon, les Etats-Unis et la Russie.
L'appareil a été baptisé ainsi en hommage au professeur italien Giuseppe "Bepi" Colombo, qui a joué un rôle majeur dans Mariner 10, première mission à explorer Mercure dans les années 1970.
Quelle sera sa mission ?
BepiColombo est la troisième mission à se rendre jusqu'à Mercure, et la première européenne du genre. Elle a été précédée par deux missions américaines : Mariner 10, donc, et Messenger, qui a gravité autour de la planète de 2011 jusqu'à l'épuisement de son carburant en avril 2015.
La planète Mercure fascine les scientifiques depuis longtemps. Proche du Soleil, à seulement 58 millions de kilomètres, elle est dotée de hauts niveaux de radiations, est entourée d'un champ magnétique, et atteint des températures extrêmes, allant de -180°C à 430°C.
La mission de BepiColombo est "de poursuivre les recherches sur les nombreux résultats intriguants de la mission Messenger de l'agence spatiale américaine Nasa, enquêtant plus que jamais auparavant sur les mystères de Mercure", a indiqué l'ESA. Interrogé par franceinfo à la veille du crash de Messenger, Alain Doressoundiram, astrophysicien au Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique de l’Observatoire de Paris, racontait ainsi que de nombreuses questions restaient sans réponse.
On ignore encore la structure précise des glaces cachées dans les cratères de Mercure, la composition exacte de la surface de la planète, ou encore les spécificités du champ magnétique qui l'entoure.
Alain Doressoundiramà franceinfo
En outre, de mystérieuses dépressions irrégulières et brillantes, appelées "hollows" (creux, en anglais), ont été photographiées par Messenger sans que les scientifiques arrivent à expliquer leur origine, rapportait Ciel & Espace.
C'est pour quand, tout ça ?
Malgré plusieurs reports, les scientifiques ont assuré que l'engin serait prêt pour être transféré en mars vers le port spatial européen de Kourou, en Guyane, d'où il partira de la même année pour Mercure. "L'arrivée sur Mercure est prévue le 5 décembre 2025", a annoncé Ulrich Reininghaus, responsable du projet BepiColombo à l'ESA.
Une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de l'Agence spatiale européenne montre une simulation du trajet de BepiColombo jusqu'à Mercure.
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