On vous présente la "comète du siècle", visible à l'œil nu dès ce week-end
Elle va sublimer le ciel des habitants de l'hémisphère Nord de la Terre. La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-Atlas doit être bien visible, pour eux, à partir du samedi 12 octobre. Franceinfo vous présente ce corps céleste, observable à l'œil nu, qui a déjà ravi les Terriens de l'hémisphère Sud.
Elle sera visible en direction du soleil couchant, en tout début de soirée
Comment observer cette fameuse comète à l'œil nu ? Juste à la fin du jour, il faut regarder vers le soleil couchant et chercher un point lumineux avec une chevelure. Pour être plus précis, le magazine Ciel et Espace a publié une carte afin de la repérer facilement.
Une fois tourné vers l'ouest, "utilisez la queue de la Grande Ourse pour trouver dans son prolongement une étoile brillante, nommée Arcturus. La comète sera située à gauche d’Arcturus, plus ou moins bas", explique sur X le média Xplora. Ce site spécialisé dans l'actualité spatiale a également partagé une animation pour se repérer dans le ciel.
Il est important de privilégier le tout début de la nuit, car la comète sera "ensuite de plus en plus haute dans le ciel, mais aussi de plus en plus faible", a expliqué l'astrophysicien Eric Lagadec sur X. Malgré ces contraintes, la comète pourrait être très brillante dans le ciel, la rendant très visible et offrant un spectacle facile à voir et mémorable. Elle pourrait atteindre une magnitude de 2,4, soit une brillance presque similaire à celle de l'étoile polaire, remarque le site Actu.fr. "L'astre présente de sérieux atouts pour prétendre au titre de 'comète du siècle'", insiste l'Observatoire de Paris. Et, si la météo s'y prête, "elle sautera aux yeux" chaque soir, promet à l'AFP Lucie Maquet, astronome à l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), situé au sein de l'Observatoire de Paris-PSL.
Elle a été découverte récemment
Sa détection remonte à seulement janvier 2023. Elle a d'abord été aperçue par l'observatoire chinois de la Montagne pourpre (Tsuchinshan), à qui elle doit une partie de son nom. Son existence a ensuite été confirmée par un télescope du programme sud-africain Atlas (pour Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System), dédié à l'observation d'astéroïdes à proximité de la Terre. C'est donc à cette organisation que la comète doit l'autre partie de son nom. Les astronomes, eux, ont une dénomination plus stricte, voire aride : C/2023 A3.
Depuis sa détection, la comète est suivie de près. Les spécialistes ne savaient pas si ce petit corps de roche et de glace allait survivre à son passage près du Soleil, fin septembre. Mais il a résisté grâce à son noyau relativement massif.
Elle vient probablement de très (très) loin
La trajectoire de la comète Tsuchinshan-Atlas et son origine demeurent floues. L'étude de sa course est trop courte, "à peine une année de recul", pour savoir précisément le chemin qu'elle a suivi jusqu'ici, a expliqué à l'AFP l'astronome Lucie Maquet.
L'idée qui fait consensus est que cette comète est probablement née dans le nuage de Oort. Ce dernier est un hypothétique et gigantesque ensemble de minuscules planètes et corps célestes, aux confins du Système solaire. "Les scientifiques pensent que le nuage de Oort est une coquille sphérique géante entourant notre Système solaire. Il ressemble à une grosse bulle aux parois épaisses constituée de débris spatiaux glacés de la taille d'une montagne, voire plus. Le nuage de Oort pourrait contenir des milliards, voire des milliers de milliards d'objets", explique la Nasa, l'agence spatiale américaine.
Le nuage de Oort est généralement considéré comme le foyer originel des comètes dont les périodes orbitales sont supérieures à 200 ans. Il est à différencier de la ceinture de Kuiper, qui encercle le Système solaire dont la Terre fait partie, et qui est habituellement la zone d'origine des comètes dont les périodes orbitales sont inférieures à 200 ans.
Les spécialistes s'accordent à dire que la comète Tsuchinshan-Atlas se trouve sur une orbite "qui n'est pas fermée". Des modèles laissent penser qu'avant d'être observable par des humains, elle a pu se trouver jusqu'à 400 000 fois la distance Terre-Soleil. En clair, elle a probablement voyagé pendant des millions d'années à travers le cosmos avant d'arriver dans les environs de la Terre.
Elle était facilement observable dans l'hémisphère Sud
La comète Tsuchinshan-Atlas était bien visible dans l'hémisphère Sud. Un cliché pris par astrophotographie a été salué par le blog Astronomy Picture of the Day de la Nasa, remarquant qu'elle rivalisait avec la comète Neowise, qui était visible lors de l'été 2020.
La chaîne YouTube EarthSky a diffusé des clichés pris dans plusieurs pays, dont l'Australie.
Alors, pourquoi ne pas lever les yeux au ciel ce week-end ? Ce spectacle est accessible sans matériel et gratuit.
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