Espionnage spatial : il faut "préparer des réponses à ces menaces pour protéger nos satellites"
Il faut "décourager de nouvelles actions inamicales", assure le général Michel Friedling, commandant du centre interarmées de l'espace.
"Il s'agit de préparer des réponses à ces menaces pour protéger nos satellites", a affirmé vendredi 7 septembre sur franceinfo le général Michel Friedling, commandant du centre interarmées de l'espace. Il s'est exprimé alors qu'un satellite russe a tenté l'an dernier d'espionner un satellite français de communications sécurisées, selon la ministre française des Armées Florence Parly. Il faut "décourager de nouvelles actions inamicales", assure le général, qui souligne que la ministre "a ouvert le débat sur des armes antisatellites au cas où nous serions amenés à utiliser la légitime défense".
franceinfo : La France souhaite faire connaître publiquement cette affaire d'espionnage russe. Est-ce une façon de dire qu'il ne faut pas aller trop loin ?
franceinfo : C'est une façon de montrer que le contexte dans lequel nous évoluons a changé. L'espace a été identifié comme un enjeu stratégique. L'ensemble de nos capacités militaires spatiales vont être renouvelées dans la prochaine loi de programmation militaire, ce qui représente plus de 3,6 milliards d'euros. On observe depuis un certain temps des comportements qui sont inappropriés, voire inamicaux. Cela nous amène à envisager de nouvelles mesures.
Y a-t-il une vulnérabilité particulière ?
On ne peut pas dire qu'il y a une vulnérabilité. Il y a un certain nombre de choses que nous étudions. Nous allons renforcer la surveillance de l'espace. On a un trafic qui augmente. On a un peu moins de 2 000 satellites dans l'espace, on en aura 6 000 d'ici sept ou huit ans. On a un sujet d'encombrement de l'espace. On a un problème avec les débris qui sont dans l'espace. La surveillance de l'espace est un sujet primordial. Il faut que nous sachions qui se trouve dans l'espace, à qui appartient ce satellite et quel comportement il adopte.
Quelles mesures de prévention et de riposte peut-on prendre ?
Jusqu'à présent on a eu des mesures de mise en protection de nos satellites, de nos communications, de nos données classifiées. Il faut maintenant que nous envisagions de protéger davantage, mais surtout de décourager de nouvelles actions inamicales. La ministre a ouvert le débat sur des armes antisatellites au cas où nous serions amenés à utiliser la légitime défense. Les menaces peuvent être de toutes natures. Elles sont aussi bien cinétiques avec des armes à énergie dirigée, ou des menaces cyber avec du brouillage. Il s'agit de préparer des réponses à ces menaces pour protéger nos satellites. Nos satellites sont indispensables à nos opérations militaires, à la sécurité des Français et à la vie quotidienne des Français.
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