Le robot Philae est parvenu à transmettre les données de son forage sur la comète Tchouri
Après trois jours de travail, le petit robot était entré en veille dans la nuit, faute d'énergie, et le contact avait été perdu.
Philae a réussi à transmettre les données du forage sur la comète Tchouri. Le petit robot s'était éteint, dans la nuit de vendredi à samedi, car sa batterie était à plat. Sans que l'on sache s'il avait pu transmettre les résultats du forage de dernière minute qu'il était parvenu à effectuer, après trois jours de travail.
"On a tout reçu. Tout s'est déroulé exactement comme prévu" s'est réjoui le responsable scientifique de l'atterrisseur, Jean-Pierre Bibring, à l'AFP. Dans la nuit, Philae était "entré en mode veille", indiquait l'Agence spatiale européenne (ESA), et les scientifiques avaient perdu le contact.
Our lander's asleep: Good night, @Philae2014 #Cometlanding http://t.co/zKojVgv1IO
— ESA (@esa) 15 Novembre 2014
"On a même pu faire la rotation pour optimiser la réception de la lumière sur les panneaux solaires" explique Jean-Pierre Bibring. Une manipulation qui devrait garantir au robot suffisamment d'énergie pour rester en vie jusqu'à cet été, quand la comète se rapprochera du soleil. Là, la lumière permettra à Philae de recharger ses batteries, et donc de se réveiller.
En attendant, les scientifiques dressent un bilan très satisfaisant de la première partie de sa mission.
Une mission qui a rempli ses objectifs
"Nous sommes en train de boire du champagne car cette mission est un succès", déclarait hier Philippe Gaudon, chef du projet Rosetta au CNES (Centre national d'études spatiales) à Toulouse, qui ne savait pas encore que les données du forage pourraient être transmises.
My controlroom after a more than 100% successful #CometLanding (watch the party in the background) pic.twitter.com/CmnoKMBVUY
— Philae Lander (@Philae2014) 15 Novembre 2014
Après trois jours de travail, "les résultats de Philae sont extraordinaires", avait estimé un peu plus tôt Marc Pircher, le directeur du CNES. "80% du travail du robot a été fait", avait-il assuré avant que le robot ne se remette à envoyer un flot de données en fin de soirée, puis les données du forage samedi matin.
Un grand nombre de données récoltées
Pendant sa courte période d'activité, le Philae a travaillé d'arrache-pied. Ses dix instruments ont été activés, et le robot a recueilli une mine d'images et de données scientifiques, transmis à la sonde Rosetta qui les a renvoyés sur Terre. Philae a radiographié l'intérieur de la comète, étudié son magnétisme, fait des images du sol, analysé les molécules complexes dégagées par la surface..
La feuille de route du robot était notamment de trouver des molécules organiques qui ont pu jouer un rôle dans l'apparition de la vie sur Terre, les comètes étant les objets les plus primitifs du système solaire. Un des moyens était de récolter un échantillon au sol, qui devait ensuite être réchauffé avant de pouvoir être analysé. On ne sait pas encore si Philae a pu remplir cette tâche. Mais d'autres instruments ont "sniffé" les gaz à la surface de la comète et la récolte a été bonne.
Des premiers résultats qui surprennent les scientifiques
Les premières données reçues par l'Agence spatiale européenne sont non seulement satisfaisantes, mais aussi surprenantes par rapport à ce que les scientifiques s'attendaient à découvrir. "On a terminé cette première phase absolument fabuleuse et rien ne ressemble à ce qu'on avait prévu" explique Jean-Pierre Bibring. "On s'aperçoit que c'est de plus en plus différent que ce qu'on imaginait, c'est fantastique. (...) Ça nous donne très envie de continuer à l'explorer", s'est-il réjoui. Mais pour l'instant, le grand public n'en saura pas plus.
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