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L’ESA recrute des astronautes : des aventures "extraordinaires pour ceux qui auront la chance d'être sélectionnés !"

Vous avez toujours rêvé de rejoindre l'ISS, de marcher sur la Lune ou de coloniser la planète rouge ? Écoutez l'astrobiologiste Cyprien Verseux qui rêve d'être parmi les six sélectionnés. À l'entendre, on se voit en Matt Damon dans "Seul sur Mars."

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
L'astrobiologiste Cyprien Verseux au Centre de technologie spatiale appliquée et de microgravité (ZARM) à Brême, dans le nord de l'Allemagne, le 18 novembre 2019. (FOCKE STRANGMANN / EPA)

Pour la première fois depuis 2008, l'Agence spatiale européenne (ESA) ouvre une campagne de candidatures pour recruter de nouveaux astronautes. L’ESA encourage d'ailleurs vivement les femmes à postuler, car l’agence cherche à renforcer la diversité des genres dans ses rangs. La campagne débute mercredi 31 mars. Il y a six postes à prendre. Les futurs astronautes séjourneront à bord de la Station spatiale internationale (ISS), voleront vers la Lune et prépareront les futures missions habitées vers Mars. Des aventures "extraordinaires pour ceux qui auront la chance d'être sélectionnés" : voilà comment a décrit le poste sur franceinfo, Cyprien Verseux qui fait partie des candidats. Il est astrobiologiste et dirige le Laboratoire de microbiologie spatiale appliquée à l’université de Brême, en Allemagne.

>> Poser votre candidature sur le site de l'ESA.

franceinfo : Vous avez 30 ans, votre spécialité c'est la biotechnologie appliquée à l'espace. En quoi ça pourrait être utile dans la Station spatiale internationale, par exemple, ou sur la Lune ?

Cyprien Verseux : Cela permet de ne pas avoir à envoyer tout ce qu'on va consommer depuis la Terre.

"Je travaille surtout sur les missions sur Mars et en l'idée c'est de pouvoir créer ce dont on a besoin : de la nourriture, de l'oxygène, etc., à partir de ce qu'on trouve sur place en utilisant la biologie."

Cyprien Verseux, astrobiologiste

à franceinfo

Chaque kilo qu'on va envoyer depuis la Terre augmente le coût des missions. L'idéal serait de pouvoir aller sur Mars avec le minimum et une fois qu'on est là bas de puiser dans ce qu'on trouve sur place, dans le sol et dans l'atmosphère pour pouvoir vivre de façon durable.

L'idée, c'est donc de faire pousser des plantes dans l'espace ? Ou c'est plus compliqué que ça ?

C'est un peu plus compliqué que ça, mais c'est l'idée. Moi, je travaille plus avec des microbes qu'on appelle des cyanobactéries qui pourraient utiliser ce qu'on trouve sur place dans le sol et dans l'atmosphère de Mars pour produire certains composés directement, par exemple de l'oxygène ou de la nourriture. Mais on pourrait aussi les utiliser pour faire un peu comme de l'engrais, des substances qui pourraient nourrir des plantes, par exemple, ou d'autres microbes et avoir une espèce d'écosystème miniature, basé directement sur ce qu'on trouve sur Mars et qui peut produire tout ce dont on a besoin pour survivre.

Il y a un peu de place pour le rêve quand on candidate à un poste dans l'espace ? Ou tout ça n'est que scientifique ?

Évidemment, il y a l'aspect scientifique. Je suis scientifique et j'ai envie de contribuer à mieux connaître notre système solaire, ce que je fais déjà d'une certaine façon en laboratoire. Mais c'est vrai qu'il y a aussi un côté moins rationnel et peut-être plus difficile à justifier. Il y a l'aventure que ça représente parce que voir la Terre de loin, voir la lune de près, peut-être marcher sur la Lune, flotter dans l'espace, ce seront des expériences qui sont quand même extraordinaires pour ceux qui auront la chance d'être sélectionnés.

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