Mars : il y avait un climat propice à l'émergence de la vie il y a plusieurs milliards d'années, selon des chercheurs français
Des scientifiques du CNRS, de l'Université Toulouse III-Paul Sabatier et de l'Université Claude Bernard Lyon 1 ont découvert sur Mars des témoins fossiles d'un climat cyclique, organisé en saisons sèches et humides comme sur Terre, selon leur étude publiée mercredi 9 août dans la revue Nature et que s'est procurée France Bleu Occitanie.
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Cette découverte, qualifiée de "majeure", a été réalisée grâce à Curiosity, lancé en 2012 dans le cadre de la mission Mars Science Laboratory de la NASA. Aidé notamment de sa caméra laser "ChemCam", ce Rover explore la planète rouge depuis onze ans pour tenter de savoir s'il y a déjà eu sur Mars tous les ingrédients réunis pour y accueillir la vie. Les scientifiques ont notamment observé "un immense cratère dont le centre forme une montagne", explique à France Bleu Occitanie, William Rapin, chercheur à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie à l'Université Toulouse III - Paul Sabatier et un des auteurs de cette étude.
Selon l'étude des scientifiques français, le robot de la Nasa a mis en évidence sur le sol de Mars "des dépôts de sels formant un motif hexagonal dans des couches sédimentaires datées de 3,8 à 3,6 milliards d'années". William Rapin indique que "ces craquellements fossiles étaient répétés saisonnièrement". Cela signifie qu'ils constituent "les premiers témoins fossiles d'un climat martien cyclique, régulier et de longue durée, organisé en saisons sèches et humides".
Aucune preuve en revanche qu'il y a bien eu de la vie sur Mars
Ces fossiles permettent donc de démontrer qu'il y a plusieurs milliards d'années, il y avait sur Mars des conditions propices à l'émergence de la vie. Cela ne signifie pas pour autant qu'il y a eu de la vie sur la planète rouge. "La preuve n'a en effet toujours pas été trouvée par les scientifiques", mais "on a la preuve de cette saisonnalité, de ce cyclage qui nous permet de penser que la matière organique devait s'auto-organiser pour former des êtres vivants", salue William Rapin. Grâce à cette découverte, les scientifiques savent donc "désormais où chercher les traces des processus naturels à l'origine de la vie", précise un communiqué de presse du CNRS. Autre intérêt selon les chercheurs, ces roches étudiées sur Mars n'existant plus sur Terre, leur analyse pourrait permettre d'en savoir plus sur l'apparition de la vie sur notre planète.
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