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Pollution de l'air : des politiques "plus radicales" pour gagner de l'espérance de vie

C'est la conclusion du Bulletin épidémiologique hebdomadaire : les preuves des effets nocifs de la pollution atmosphérique se multiplient, même dans des villes qui se croient épargnées, et des politiques "radicales" pour aller contre s'imposent en Europe.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

À la clé de ce volontarisme politique préconisé par la revue BEH qui sort ce mardi : "Près de deux ans d'espérance de vie ", selon Michal Krzyzanowski, du centre européen de l'environnement et de la santé de l'OMS dans son éditorial. Selon lui en effet, ces deux ans "pourraient être gagnés dans les villes les plus polluées d'Europe si la pollution pouvait être ramenée aux niveaux préconisés par l'Organisation mondiale de la santé ". Le Bulletin d'étude hebdomadaire tire cette conclusion, après avoir fait le point sur 15 ans de recherches en la matière. 

50 µg/m³, c'est encore trop de particules fines

Alors que la concentration en microparticules dans l'air que nous respirons en France ne doit pas dépasser 50 microgrammes par m³, des scientifiques estiment que ce seuil est encore trop élevé. Plusieurs études démontrent le lien de cause à effet entre la qualité de l'air et la morbidité ou la mortalité, y compris à des concentrations beaucoup plus faibles. 

L'une, intitulée Aphekom et portant sur 25 villes euroépennes dont neuf françaises, affirme que si l'on abaissait le niveau des particules fines à 10 µg par m³ (ce que recommande l'OMS), soit cinq fois moins que le seuil admis, l'espérance de vie augmenterait de 7,5 mois pour les Marseillais, environ six mois pour les Parisiens, les Lyonnais et les Strasbourgeois et de quatre mois pour les Havrais ou les Toulousains.  En février 2012, le Centre international de recherche sur le cancer basé à Lyon a lui classé les gaz d'échappement des moteurs diesel, qui émettent des particules fines, parmi les cancérogènes certains pour les humains.  D'autres études américaines parviennent aux mêmes conclusions : "Près de 15% du gain d'espérance de vie aux États-Unis entre 1980 et 2000 ont été attribués à l'amélioration de la qualité de l'air ", explique Michal Krzyzanowski.  Enfin, une vaste étude réalisée auprès de 2,1 millions de Canadiens adultes confirme le lien entre niveau d'exposition, maladies et mortalité, "mais à des niveaux de particules pourtant très inférieurs à ceux qu'on observe dans la plupart des villes européennes ". Ce qui suppose qu'une ville même peu polluée doit s'inquiéter de la qualité de son air. 

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