Première collision entre deux satellites
Périphérique aux heures de pointe, Francilienne, tunnel de Fourvière, rocade bordelaise... les comparaisons ne manquent pas pour évoquer l'état du “trafic” spatial qui tourne autour de notre planète.
_ L'accident qui s'est produit à 800 kilomètres d'altitude n'est pas une surprise pour les spécialistes. Mais il restera dans l'histoire de l'espace comme le premier du genre. Jusqu'ici, seules des collisions entre débris de fusées ou de stallites ont été observées, jamais entre des satellites entiers de cette importance.
Pas de témoin direct, mais les faits sont bien établis. Un satellite commercial américain de type Iridium, lancé en 1997 a percuté un satellite russe lancé en 1993, à 800 km au dessus de la Sibérie mardi. Chaque véhicule pesant 455 kg et que leur vitesse, non précisée, était sans doute considérable, on pourra supputer que le choc a dû être intense.
Le volume du nuage de débris provoqué par la collision ne sera pas connu avant plusieurs jours, mais il inquiète d'ores et déjà les ingénieurs. Le télescope Hubble, qui stationne à 600 kilomètres d'altitude risque de se trouver brouillé par les débris, voir percuté à son tour, tout comme d'autres satellites d'observation terrestre.
_ Pas d'inquiétude en revanche pour la station spatiale internationale (ISS), dont l'orbite est beaucoup plus basse (430 km). Ni du coup pour la prochaine mission habitée de la navette spatiale, qui doit emmener sept hommes dans dix jours pour renouveler les panneaux solaires de l'ISS.
Cet accident vient confirmer les inquiétudes des spécialistes, préoccupés par l'encombrement spatial : 17.000 débris générés par l'Homme tourneraient autour de la Terre. Le satellite russe impliqué n'était plus en service, mais il est resté sur son orbite, en tant que débris. Toutefois, les appareils de cette importance restent normalement possibles à guider. Toutes les questions sur cet accident ne sont donc pas levées.
Grégoire Lecalot, avec agences
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