Simulation de la vie sur Mars pendant un an : un Français choisi par la Nasa
Ils sont six, trois femmes et trois hommes, choisis par la Nasa pour une simulation de la vie sur Mars. Dans la perspective d'une future mission vers la planète rouge, l'agence spatiale a selectionné six volontaires. Les scientifiques (ingénieurs, médecins, biologistes) vont rester pendant un an dans un dôme spécialement conçu pour l'occasion et installé sur les flancs d'un volcan de Hawaï dans le Pacifique.
Parmi eux, un jeune Français de 25 ans, le seul sélectionné par la Nasa. Cyprien Verseux est doctorant en astrobiologie, formé à Sup'Biotech et actuellement chercheur pour l'agence spatiale italienne. Déjà sur place, il entrera dans le dôme la nuit prochaine, vers 3h du matin, et pour 365 jours. Il sera coupé du monde, ne mangera que des produits déshydratés et ne sortira à l'extérieur qu'avec un scaphandre.
France Info a pu le joindre lors de ses dernières heures de préparation, alors qu'il doit s'entraîner pour connaître parfaitement l'habitat. "On va essayer quand même de trouver le temps d'un dernier repas, passer un peu de temps dehors et appeler nos familles ", explique-t-il.
Vérifier sur les scientifiques restent sains d'esprit
Sous le dôme, les scientifiques réaliseront des expériences, approfondiront leurs recherches en vue de l'établissement d'un équipage sur Mars. Et eux-mêmes seront les cobayes d'une plus large étude : psychologique celle-là. Le but est de s'assurer que les équipages amenés à vivre sur Mars restent compétents et sains d'esprit.
"On a des capteurs qui vont en temps réel voir les interactions qu'on a, la distance entre les gens, la façon dont on se parle, et en même temps nos paramètres vitaux, par exemple notre rythme cardiaque quand on intéragit avec les autres ", explique Cyprien Verseux. "Il y a aussi des questionnaires, des échantillons de salive de peau, où les scientifiques vont pouvoir détecter les niveaux de nos hormones de stress ", ajoute-t-il.
Alors comment se sent-il à quelques heures du début de l'expérience ? "Je suis plutôt curieux de voir comment je vais réagir, je ne suis pas inquiet car je sais que tous les membres de l'équipe sont stables psychologiquement et ont les capacités pour survivre pendant un an dans ces conditions... a priori ", dit-il.
Pour les francophones : La Recherche traduira les articles de mon blog en français ! https://t.co/PDim7Wl3Zm
— Cyprien Verseux (@CyprienVerseux) August 18, 2015
"Je perdais la notion du temps, tout devenait confus "
Parce que vivre longtemps dans un espace confiné a tendance à exacerber les tensions. Cette expérience peut aussi avoir de drôles d'effets secondaires comme le raconte Lucie Poulet, une autre Française qui a participé à une mission de quatre mois en 2014 : "A la fin je perdais la notion du temps, tout devenait confus, ça a commencé à partir du troisième mois je dirais ".
Avec cette durée d'un an, cette simulation s'approche des vraies conditions d'un tel voyage. Des conditions que rappelle Alain Souchier, le président de l'association Planète mars, qui soutient l'exploration depuis plus de 15 ans : "le scénario normal d'une mission martienne, c'est six à sept mois pour y aller, et quand on est arrivé, les planètes ne sont plus dans la bonne position pour pouvoir revenir, il faut donc rester 500 jours, un an et demi sur Mars, avant de revenir ".
Cette incroyable expédition, ce n'est quand même pas pour demain. Plutôt entre 2035 et 2040, selon Barack Obama, mais la date reste assez mouvante. Les astronautes n'ont pas encore été sélectionnés. Cyprien Verseux et Lucie Poulet rêvent d'être du voyage.
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Artist's view of our project on #cyanobacteria in #lifesupportsystems for #Mars.
— Cyprien Verseux (@CyprienVerseux) August 22, 2015
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T-38 hours! It's the last full day for the #HISEAS Mission IV crew before they're head to sim-Mars for a year! pic.twitter.com/kNykKVdfTy
— Joseph Gruber (@JosephGruber) August 27, 2015
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