Solar Impulse forcé de se poser au Japon : "La déception sera vite oubliée"
Le pilote Bertrand Piccard est "un peu déçu" par l'atterrissage forcé au Japon en pleine traversée du Pacifique, mais "surtout très heureux", car l'avion solaire "se comporte encore mieux que prévu".
L'avion solaire Solar Impulse 2, parti dimanche matin de Chine pour Hawaï, est forcé de se poser à Nagoya, au Japon, lundi 1er juin. Les mauvaises conditions météo obligent le pilote suisse André Borschberg à reporter sa longue traversée de l'océan Pacifique, qui devait durer six jours et six nuits. Francetv info a demandé ses impressions au deuxième pilote de l'appareil révolutionnaire, le Suisse Bertrand Piccard, qui attend l'atterrissage à Hawaï pour relayer son collègue et compatriote.
Francetv info : Dans quel état d'esprit se trouve aujourd'hui l'équipe de Solar Impulse 2, alors que l'avion est forcé d'atterrir à Nagoya, avant d'attaquer le Pacifique ?
Bertrand Piccard : D'un côté, il y a un peu de déception. On aurait voulu faire l'étape Chine-Hawaï d'un coup, non stop. Mais nous sommes tout de même très heureux, car l'avion a volé 40 heures sans arrêt. Alors la déception sera vite oubliée. Cet arrêt au Japon, ce n'est pas une crise, ni une catastrophe, c'est une mise à l'épreuve de notre patience.
Conditions météo mises à part, comment se comporte l'avion Solar Impulse ?
C'est extraordinaire, car l'avion dépasse nos espérances. Il se recharge plus vite et consomme moins que prévu. En journée, il vole pendant que les batteries se remplissent, et la nuit, il puise dedans, avant de reprendre la charge au lever du soleil. Jusqu'à présent, il n'avait pas volé plus de 24 heures. Cette dernière étape signifie qu'on valide le vol perpétuel. C'était mon rêve, il y a seize ans... Le vol perpétuel grâce à l'énergie solaire. Ce rêve est réalisé.
Quand André Borschberg pourra-t-il décoller du Japon, pour enfin rejoindre Hawaï ?
Pour le moment, notre équipe météo, comme nous tous, est focalisée sur l'atterrissage à Nagoya. Solar Impulse aura une fenêtre pour se poser autour de 16 heures (heure de Paris), selon le trafic aérien. A partir de demain, nous commencerons à évaluer les conditions météo à venir. Je suis impatient qu'il arrive à Hawaï, pour pouvoir prendre les commandes à mon tour.
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