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Vidéo Pourra-t-on bientôt manger de la viande issue de cellules cultivées en laboratoire ?

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Envoyé spécial. Pourra-t-on bientôt manger de la viande issue de cellules cultivées en laboratoire ?
Envoyé spécial. Pourra-t-on bientôt manger de la viande issue de cellules cultivées en laboratoire ? Envoyé spécial. Pourra-t-on bientôt manger de la viande issue de cellules cultivées en laboratoire ? (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Souffrance animale, pollution due à l'élevage intensif, scandales sanitaires… Pour répondre aux inquiétudes des consommateurs, le marché de la "viande alternative" est en plein développement. Dans cet extrait, "Envoyé spécial" teste le steak in vitro.

Par quoi remplacer la viande, dont la production contribue au réchauffement climatique ? Si pour vous, le steak végétal ne ressemble pas suffisamment à une belle pièce de bœuf, sachez que certains chercheurs travaillent sur la production de viande in vitro : de la "vraie" viande cultivée en laboratoire.

Un ingénieur franco-israélien a proposé à une équipe d'"Envoyé spécial" de venir goûter sa marinade de bœuf à l'huile d'olive et aux épices. Didier Toubia a lancé son entreprise, Aleph Farms, en 2017. Pour produire cette pièce, assure-t-il, aucun animal n'a été tué ni mutilé. La particularité de cette viande, c'est qu'elle est issue de cellules cultivées en laboratoire. Et pour le journaliste Olivier Sibille, le résultat est "bluffant".

Une viande garantie sans souffrance animale

Dans la partie de l'entreprise consacrée à la recherche, Didier Toubia nous fournit quelques explications. Notre steak a trouvé son origine dans cette cuve d'azote liquide. A l'intérieur, des cellules de vache ont été conservées à - 196 degrés. Elles ont été prélevées sur l'animal de manière non invasive, sans biopsie, affirme-t-il. Mais comment ? "Secret industriel". Nous saurons seulement que les animaux dont elles proviennent "sont vivants et se baladent dans la nature".

Des techniques inspirées des greffes de peau

Didier Toubia s'est inspiré de techniques utilisées en médecine pour les greffes de peau. Les cellules prélevées sont placées dans des incubateurs qui reproduisent les mêmes conditions que l'intérieur d'une vache. Encore invisibles à l'œil nu, elles sont plongées dans un liquide nutritif contenant du sucre, des acides aminés, des vitamines. Elles vont alors se multiplier.

Après deux ou trois semaines, elles auront formé des morceaux de quelques centimètres. Des fibres, du muscle. De la vraie viande, selon l'ingénieur. Sans antibiotiques, sans hormones de croissance, sans souffrance animale.

Bientôt produite dans des "biofermes"... comme des yaourts ?

Pense-t-il que les consommateurs sont prêts à manger de la viande conçue en éprouvette ? Didier Toubia détaille alors son projet. D'ici à quelques années, il prévoit de construire les premières "biofermes", ou fermes biologiques, comparables à des unités de production laitière. Cette viande y serait produite à plus grande échelle – comme des yaourts. La comparaison vous étonne ? "Les yaourts sont aussi des protéines animales, qui impliquent aussi de la culture cellulaire", rappelle l'ingénieur.

Pour l'instant, cette viande de laboratoire est hors de prix : environ 1 000 euros le kilo. Mais après l'ouverture d'une première usine, Didier Toubia se donne trois à quatre ans pour faire baisser les prix et pouvoir commercialiser ses produits.

Extrait de "La viande... sans viande !", une enquête rediffusée dans "Envoyé spécial" le 19 mars 2020.

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