6.000 "mini-caméras" pour les policiers français d’ici 5 ans
Dans le sillage du Canada (Toronto) ou des Etats-Unis (Washington, Oakland), la France équipera d’ici cinq ans 6.000 policiers de caméras "bouton" ou "piéton" à déclenchement manuel. Le contrat a été signé par le ministère de l’Intérieur en mars 2014. Avant la fin 2015, environ 3.000 de ces caméras seront d’abord distribuées dans les 64 ZSP, les zones de sécurité prioritaire, là où des policiers de terrain effectuent des interventions et surtout des contrôles d’identité dans des conditions souvent tendues.
Près de 2.000 caméras équiperont ensuite des effectifs de sécurité publique dans les quartiers classés sensibles. Enfin, dans un dernier temps, 1.000 caméras iront vers la Police des Frontières (PAF) et les CRS. Les Compagnies républicaines de sécurité utilisent déjà ces caméras depuis plusieurs années lors des manifestations.
Fabriquées dans le Gard, ces caméras grand angle ont sept heures d’autonomie et une capacité de dix heures d’enregistrement. Elles se présentent comme un boîtier de quelques centimètres de haut à la boutonnière. Les policiers sont sensés prévenir leurs interlocuteurs de la présence de la caméra avant de l’actionner manuellement. Un témoin rouge indique quand le policier enregistre.
Un outil de dissuasion lors des contrôles
Depuis l’automne 2012, plusieurs centaines de caméras ont été testées dans des ZSP comme à Nîmes. Après un mouvement de recul, les policiers ont plutôt accepté la caméra et son usage au quotidien. Selon les retours des fonctionnaires, l’utilisation de la caméra sécurise les contrôles d’identité et évitent les dérapages verbaux.
Ces dernières années, la vidéo a souvent été un élément à charge contre des policiers, lors de violences, de "bavures" présumées. Loic Lecouplier du syndicat Alliance souligne que les enregistrements vidéo policiers permettront demain au ministère de l’Intérieur de produire de la vidéo pour prouver sa bonne foi devant la justice.
Les policiers sont parfois filmés contre leur gré. Ses vidéos sont diffusées rapidement sur les réseaux sociaux. La réflexion de l’administration, c’est pourquoi ne pas faire la même chose. Autrement dit, la police pourra elle aussi montrer à la justice ce qu’elle a filmé, ce qui a pu se passer. Ca va dans les deux sens " . Restent des problèmes juridiques, que le ministère de l’Intérieur n’a pas tout à fait levés, comme l’usage de la caméra dans les lieux privés, les halls d’immeuble par exemple.
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