Actes antisémites en France : les chiffres de 2024 devraient approcher ceux de 2023, selon Aurore Bergé

D'après les remontées dont dispose la ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, "la plupart de ces faits sont des atteintes directement aux personnes, soit parce qu'elles sont juives, soit parce qu'on pense qu'elles le sont".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Aurore Bergé, ministre de la Lutte contre les discriminations, le 4 janvier 2025, à la sortie de l'Elysée. (MATHILDE KACZKOWSKI / HANS LUCAS / AFP)

Des années qui se suivent et qui se ressemblent. Le nombre de faits d'antisémitisme recensés en France en 2024 devrait approcher celui comptabilisé l'année précédente. "L'augmentation des faits d'antisémitisme est assez spectaculaire (...), aujourd'hui les chiffres que j'ai au 30 novembre, on était à près de 1 500 faits d'antisémitisme", a déclaré la ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, dimanche 5 janvier, dans un entretien à Europe 1-Les Echos-CNews.

Selon Aurore Bergé, "la plupart de ces faits, ce n'est pas juste du registre de l'insulte, ce sont des faits d'atteinte directement aux personnes, soit parce qu'elles sont juives, soit parce qu'on pense qu'elles le sont". D'après les remontées de ses services, les atteintes à la personne représentent 63% des faits recensés.

Les assises de lutte contre l'antisémitisme relancées dès février

En 2023, le nombre de faits antisémites comptabilisés dans le pays avait été multiplié par quatre en un an, avec 1 676 cas, selon les données du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). "Parce que maintenant, le simple fait de défendre des positions claires, républicaines, de rappeler que le 7-Octobre, ce sont d'abord des attentats terroristes perpétrés par le Hamas, de soutenir tout simplement les familles d'otages (...) fait de vous une cible potentielle d'attaques antisémites", a affirmé la ministre.

Alors que les chiffres globaux pour 2024 seront publiés par le ministère de l'Intérieur, Aurore Bergé a confirmé la relance des assises de lutte contre l'antisémitisme, qui avaient été lancées en mai dernier. Un premier rendez-vous est fixé au "13 février prochain", une date qui "marque l'anniversaire de la mort d'Ilan Halimi" en 2006. Elle estime que le "chantier prioritaire" est celui de "l'université". Evoquant des "faits absolument intolérables et insupportables", "insultes", "tentatives d'intimidations", rapportés "quasiment au quotidien dans les universités ou dans des grandes écoles", elle a affirmé : "J'entends qu'ils puissent être comptabilisés".

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.