Antisémitisme : des familles juives de France tentent de se protéger

La stupeur d’une Française de confession juive. Dimanche 5 novembre, elle ouvre sa pizzeria à Villeurbanne (Rhône) et elle découvre des étoiles de David sur la porte et le mur arrière de son restaurant. Elle est choquée, dégoûtée et porte plainte. Très vite, elle se dit qu’il faut redoubler de prudence. "Quand il y a des petits jeunes qui viennent manger là, je leur dis en partant d’enlever leur kippa. Je ne veux pas avoir cette responsabilité", reconnaît Daphna Benyamine, la propriétaire de la pizzeria.

Le choix de la discrétion

Cette vigilance est décuplée devant toutes les écoles juives de France. Deux pères de famille surveillent un établissement scolaire juif. Parents et professeurs les appellent "les pères protecteurs". Ils ont été formés par le SPCJ, le service de protection de la communauté juive. Ces bénévoles travaillent en toute intelligence avec la police et l’armée. "On a eu des gens qui passent en nous filmant, (…) on a eu des provocations de regard, des provocations verbales", témoigne l’un des bénévoles. Ces quatre dernières semaines, avec l’explosion des actes antisémites, certains font le choix de la discrétion.