La France va adopter une définition de l'antisémitisme qui intègre l'antisionisme, annonce Emmanuel Macron au dîner du Crif
Emmanuel Macron, qui a promis la plus grande fermeté contre l'antisémitisme, est attendu mercredi soir par les représentants de la communauté juive au dîner du Crif, au lendemain de rassemblements contre la multiplication des actes antijuifs.
Ce qu'il faut savoir
Au lendemain des rassemblements contre l'antisémitisme, Emmanuel Macron participe au traditionnel dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), mercredi 20 février au soir, à Paris. Le chef de l'Etat y a annoncé que la France allait adopter la définition de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'holocauste (IHRA) qui intègre l'antisionisme. Une annonce forte attendue par les représentants de la communauté juive.
• L'Elysée travaille sur plusieurs pistes, selon les informations de franceinfo : créer d'abord une loi qui engagerait la responsabilité des plateformes sur les contenus antisémites et racistes. Renforcer ensuite l’éducation sur l’utilisation des réseaux sociaux. Jean-Michel Blanquer a écrit aux chefs d’établissements pour qu’ils relancent tous les dispositifs existants. Le ministre de l'Education a notamment lancé une plateforme en décembre pour que les enseignants puissent signaler tout acte de racisme ou d’antisémitisme.
• Il n’y aura pas de loi pour pénaliser l’antisionisme, en revanche. Emmanuel Macron a assuré ne pas être favorable à la pénalisation de l'antisionisme, voulue par Francis Kalifat, le président du Crif, et relayée dans une récente proposition de loi. Mais l’Elysée travaille sur la transposition d’une directive européenne, avec une définition de l’antisémitisme qui inclut la négation d’Israël.
En 2018, 541 actes antisémites ont été recensés, selon le ministre de l'Intérieur. Un chiffre en forte hausse (+74%), mais qui reste inférieur aux pics de 2014 (851) et 2004 (974). Les dessins représentant Simone Veil barrés de croix gammées à Paris, les arbres à la mémoire d'Ilan Halimi vandalisés dans l'Essonne, les insultes proférées samedi contre le philosophe Alain Finkielkraut pendant la manifestation des "gilets jaunes" à Paris, la profanation d'une centaine de tombes du cimetière juif alsacien de Quatzenheim et les tags antisémites découverts mercredi sur un monument aux morts à Champagne-au-Mont-d'Or, près de Lyon, n'ont fait que renforcer l'indignation.