Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron se rend à Bergerac pour poser une nouvelle pierre de "l'économie de guerre"

Le chef de l'État, accompagné des ministres de l'Economie et de celui des Armées, va poser la première pierre d'une nouvelle usine de poudre pour obus à Bergerac (Dordogne).
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Emmanuel Macron à l'Elysée le 4 avril 2024. Photo d'illustration. (LUDOVIC MARIN / AFP)

La France est-elle prête à passer à l'économie de guerre ? Emmanuel Macron se rend, jeudi 11 avril, chez un des fleurons français de l'armement, à Bergerac en Dordogne. Sur ce site de l'entreprise Eurenco, leader européen de la fabrication de la poudre explosive, le président doit poser la première pierre d'un nouveau site de production. Il convoque aussi une réunion de travail avec les capitaines d'industries de défense. Un coup de pression d'Emmanuel Macron pour qu'ils augmentent leurs productions dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Eurenco fait figure de modèle. Il y avait 200 salariés au début de la guerre en Ukraine, ils seront 450 en 2025 car le carnet de commandes est plein à craquer jusqu'en 2026. L'entreprise fabrique notamment à Bergerac les charges modulaires des obus du canon Caesar, celles qui servent à propulser la munition. Jusqu'en 2022, Eurenco produisait pratiquement à flux tendu, en fonction des commandes en France et à l'étranger. 65% de la production de poudres est en effet exportée.

"Produire plus et plus vite"

Avec sa nouvelle usine, dont la première pierre sera posée jeudi par le chef de l'État, Eurenco promet de fortement augmenter sa capacité de production : jusqu'à 16 700 charges complètes par mois d'ici 2025, au lieu de 7 500 actuellement. La majeure partie de cette production de poudre est déjà fléchée vers un client principal : l'Ukraine. "On veut montrer à la Russie et à tous les autres qu'on est prêt", résume une ministre. Une seule chose à faire : "produire plus et plus vite", martèle l'Elysée qui assure qu'à l'heure où les déficits se creusent et où la croissance s'enraye qu'il n'est pas question de toucher au budget des armées. Bien au contraire.

Emmanuel Macron sera d'ailleurs accompagné du ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Leur désaccord sur la gestion du dérapage des finances publiques n'est plus un secret pour personne. Le président de la République reproche à son ministre d'être trop alarmiste et anxiogène. Des critiques qui sont faites toujours en coulisse, jamais publiquement. C'est la première fois depuis que les tensions ont éclaté au grand jour qu'ils s'affichent ensemble.

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