: Reportage Passage à l'heure d'été : on a suivi l'horloger du Sénat lors de sa tournée pour remettre les pendules à l'heure
Fini, la nuit qui tombe en fin d'après-midi : nous passons à l'heure d'été dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars. Autrement dit, nous avancerons d'une heure. À deux heures, il sera donc trois heures. Un mécanisme que Bernard Draux connaît sur le bout des doigts. Il est l'horloger du Sénat, à Paris. Franceinfo l'a suivi pendant sa tournée pour remettre les pendules à l'heure.
50 horloges mécaniques et 300 électriques
"Là c'est bon, elle est à l'heure !". Bernaud Draux en rit, mais le travail est colossal. Comme deux fois par an, il fait une croix sur son samedi, puisque 50 horloges mécaniques sont à remonter manuellement. "Là, ce n'est rien, on avance d'une heure. Mais lorsque c'est le changement d'heure d'hiver, au mois d'octobre, les pendules ne vont pas à l'envers... Il faut donc les arrêter : je repasse derrière et je les remets toutes en marche".
Pendant au moins deux à trois heures, Bernard Draux arpente les couloirs et s'arrête notamment devant une horloge en bois, avec marqueterie incrustée en laiton et cadran en bronze doré. Il s'agit d'une horloge Louis XIV, l'une des plus anciennes du bâtiment.
"On vérifie l'heure avec ma montre... J'ai une horloge mère radio-synchronisée à l'atelier, avec l'heure officielle donnée grâce à une antenne, donc je suis sûr que c'est la bonne heure".
Bernard Draux, horloger du Sénatà franceinfo
Le déploiement des 300 horloges électriques a simplifié le travail, reconnaît Bernard Draux. Connectées informatiquement, elles se mettent à jour normalement mais là aussi, il faut vérifier.
Des poids de 200 kilos à remonter
À l'heure matinale où le personnel passe l'aspirateur, Bernard gravit les marches pour monter dans le dôme du Sénat, d'où l'on aperçoit l'horloge de la rue coincée entre deux statues. "C'est la partie sportive du truc", dit-il. À l'aide d'une manivelle, l'horloger remonte l'immense mécanisme de l'horloge monumentale, époque Napoléon Bonaparte, protégée dans une armoire en bois vitrée. "Il y a les poids en plomb, 200 kilos, à remonter". Trois poids, retenus par une poulie, qui vont s'abaisser de jour en jour. C'est ce qui fait fonctionner le mécanisme coincé sous la toiture.
"En hiver, ici, il fait zéro degré. En été, il fait 40 ! Ca joue quand même car les huiles, à 40 degrés, elles sont fluides. À zéro, elles sont plus épaisses, donc ça peut créer un frein", explique-t-il. Après le Sénat, Bernard s'occupera des horloges du tribunal historique de Paris, sur l'île de la Cité.
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