Des personnes âgées victimes de maltraitance à l'hôpital de Gisors
L'Agence régionale de santé de Haute-Normandie a été saisie et une enquête de gendarmerie est en cours, selon "Le Parisien-Aujourd'hui en France".
Des personnes âgées hospitalisées dans le centre hospitalier de Gisors (Eure) ont été victimes de maltraitance de la part d'aides-soignantes, révèle Le Parisien/Aujourd'hui en France (article abonnés), lundi 10 juin. L'Agence régionale de santé (ARS) de Haute-Normandie a été saisie et une enquête de gendarmerie est en cours. Tous les patients concernés sont soit très gravement handicapés, soit très âgés et souvent séniles. Tous sont placés sous tutelle.
Les faits sont suffisamment inquiétants pour que le Défenseur des droits, alerté, y ait missionné quatre personnes en avril, précise le quotidien. Dans son rapport, envoyé à la ministre chargée des Personnes âgées, le Défenseur des droits recommande d'engager des poursuites disciplinaires, d'interdire aux aides-soignantes mises en cause d'être à l'avenir en contact avec des personnes vulnérables, mais aussi qu'une réflexion soit conduite sur le management interne.
Des photos attentatoires à la dignité des personnes
Les faits ont été signalés mi-mars dans l'unité de soins de longue durée de cet Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Un proche d'une des aides-soignantes en cause dans cette histoire alerte la direction de l'hôpital. Sur place, les enquêteurs du Défenseur retrouvent cinq photos de pensionnaires qui auraient été prises fin 2009-début 2010. Elles sont attentatoires à la dignité de ces personnes, selon Le Parisien/Aujourd'hui en France.
La mission est remontée jusqu'à deux aides-soignantes, dont l'une, trentenaire, était clairement "la meneuse", raconte le journal. "Pendant longtemps, l'équipe soignante, dans ce service, a fonctionné en totale autarcie", résume un enquêteur. "Il y a plus grave : un rapport rédigé en 2010 par un cadre de l'établissement, signalant sans équivoque des faits de maltraitance, était resté lettre morte", précise le quotidien. L'actuelle direction, qui n'était pas en poste au moment des faits, a suspendu les agents incriminés.
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