Shoah, quenelle et sodomie... Dieudonné reprend ses classiques dans "La bête immonde"
L'humoriste a débuté les représentations de son nouveau spectacle au théâtre parisien de la Main d'or. Sans rien changer à ses sujets de prédilection.
Dieudonné incarne désormais La bête immonde. L'humoriste a débuté, jeudi 26 juin, les représentations de son nouveau spectacle dans le théâtre parisien de la Main d'or, où il se produit depuis quinze ans.
Un peu moins de six mois après l'abandon du Mur, son œuvre interdite dans de nombreuses villes, Dieudonné revient sans véritablement changer ses habitudes, selon les journalistes qui ont pu assister au spectacle. Juifs, homosexuels... le polémiste a conservé ces cibles favorites. Récit.
"On va encore me traiter d'antisémite"
Dieudonné arrive sur scène, fers aux pieds, vêtu d'un pyjama orange. La tenue est en tout point semblable à celle portée par un prisonnier de Guantanamo, à un détail près, explique Libération : le matricule a été remplacé par le mot "quenelle", du nom de son geste controversé, interprété par certains comme un bras d'honneur contre le système, et par d'autres comme une référence au salut nazi.
Le public est hétéroclite, note Le Point, mais "tous sont venus pour la même chose : rire de tout, mais surtout des juifs". Et effectivement, "dès les premières secondes, Dieudonné évoque Hitler et les chambres à gaz". "On va encore me traiter d'antisémite, lance-t-il aux spectateurs, raconte Europe 1. Mais je vais vous dire, je commence même à y prendre du plaisir."
Le polémiste saisit une réplique de fusil d'assaut et fait semblant de tirer sur son public. "Si par malheur, je dégomme un journaliste, de surcroît juif, ça serait grave, déclare-t-il. Là, on rouvre le procès de Nuremberg. On va même déterrer Ilan Halimi. Et ils vont retrouver mon ADN dans son trou du cul." Le jeune homme juif est mort en 2006, après avoir été enlevé et torturé par ses ravisseurs, le "gang des barbares".
Les cowboys contre les nazis
Après avoir ciblé François Hollande, puis le journaliste de France Inter Patrick Cohen et le comédien Pascal Elbé, Dieudonné évoque un autre de ses sujets de prédilection : la concurrence des mémoires, en commençant par évoquer "le rôle des juifs dans la traite négrière".
"Contrairement à son homologue nazi, l'esclavagiste juif a très bien géré l'après-génocide, assure-t-il face au public, selon Le Point. Il s'en est très bien sorti. Pas de procès. Même pas une amende à 35 euros. La Légion d'honneur ! C'est le concept du génocide sans conséquence."
Dieudonné regrette ensuite l'absence de mentions du génocide indien dans les livres d'histoire, au contraire de la Shoah, raconte le magazine. Et compare alors l'attitude des cowboys américains à celle des nazis : "Au niveau mise en scène, les Américains, c'est autre chose que le tas de godasses à Birkenau."
En 2050 "à la télé, on encule un âne"
L'humoriste conclut son spectacle en se projetant en 2050, un monde où, selon lui, "l'hétérosexualité est arrivée à son terme", explique Libération. Signe annonciateur de cette nouvelle époque : la victoire de la chanteuse travestie Conchita Wurst au concours Eurovision, en mai. Pourquoi ne pas désigner un "singe" vainqueur directement, s'interroge Dieudonné, précise le journal.
Le polémiste se glisse alors dans la peau d'un présentateur d'une émission de télévision du futur, subtilement intitulée "Fous-lui tout ce que tu as dans le cul". Parmi les invités fictifs : une étudiante mariée à un porc, une transexuelle qui s'est fait greffer des ovaires de poule et un père de famille hétérosexuel qui s'interroge. Dans sa jeunesse, il regardait La petite maison dans la prairie. Désormais, en 2050, "à la télé, on encule un âne".
Avant de quitter son public, Dieudonné résume ses ambitions, précise Libération : mettre une "quenelle" dans le "fion du système" et "libérer la France du sionisme". Il termine sa représentation en chanson, rapporte Le Point. Son nouveau tube s'intitule L'hymne de la quenelle.
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