Grand banditisme : les petites villes, nouvelles cibles du trafic de drogue

Il était 21 heures, samedi 13 mai, quand des coups de feu ont retenti à Villerupt (Meurthe-et-Moselle), sous le porche d’un immeuble. Une vingtaine de tirs a fait trois blessés graves, dont l’un a reçu une balle dans la tête. Le tireur s’est enfui en voiture. Il s’agirait d’un trafiquant de drogue, bien connu du quartier. Le choc est immense dans la ville de 10 000 habitants, où la situation se détériore depuis des mois. "On sort, mais bon, on regarde à droite et à gauche qui est derrière ou pas", confie une habitante. 

Les villes moyennes de plus en plus touchées par le narcobanditisme  

La ville suivra le chemin pris par Valence (Drôme), 60 000 habitants, où trois hommes ont été tués par balle durant la semaine ?  Depuis deux ans, les images de règlements de comptes font irruption dans des communes jusqu’alors tranquilles. Au Creusot (Saône-et-Loire), un homme a mitraillé la façade d’un commerce en octobre dernier. Près du port du Havre, une fusillade a éclaté en pleine journée en avril 2022 au milieu du trafic automobile. 

La liste des villes moyennes touchées par le narcobanditisme ne cesse de s’allonger. "Ces trafiquants cherchent à écouler leur marchandise le plus possible, sur toute l’étendue du territoire national", explique Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale. Les maires pointent eux une baisse des effectifs policiers dans leurs communes.