Légalisation du cannabis : "Il faut voir la lutte contre les stupéfiants comme une question de santé publique", affirme Antoine Leaument, député LFI
Alors que les Allemands ont sauté le pas de la légalisation du cannabis récréatif, la France se montre toujours frileuse. Une expérimentation a été mise en place en de façon très prudente et elle ne concerne que le domaine médical. Antoine Leaument, député LFI de l’Essonne se dit "convaincu que la légalisation est un moyen de faire avancer les choses sur le sujet". C’est pour lui, "une manière de lutter contre le trafic en faisant rentrer cet argent dans l’économie légale et de mieux l’encadrer".
Pour le député, "il faut voir la lutte contre les stupéfiants comme une question de santé publique, au même titre que la lutte contre la consommation d’alcool". Or, explique-t-il, "il est plus efficace de faire des politiques de santé publique sur la base de produits qui sont encadrés, légaux."
Légal, le produit sera "trop cher"
Le cannabis est interdit en France, pourtant presque un Français sur deux en a déjà consommé dans sa vie, selon l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (rapport 2019). Pourtant, pour Alexis Izard, député de l’Essonne et porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, la légalisation est une "fausse bonne idée." Il argumente que "si l’on prend la vente de drogues en France, le cannabis c’est à peu près 1,5 milliard sur lesquels on va prendre des taxes. Ça ne suffira pas à financer les politiques de santé publique et les troubles de santé que le cannabis va causer."
Selon lui, "la délinquance va s’axer sur d’autres types de deals qui seront parfois sur des drogues plus fortes." Enfin le produit sera "trop cher" à produire et à la vente. La légalisation n’empêchera donc pas les réseaux souterrains pour Alexis Izard.
À ce dernier argument, Antoine Leaument (LFI) répond qu’il y a une différence "entre un modèle de libéralisation totale où vous laissez les entreprises faire le cannabis comme ils veulent et le modèle québécois ou une seule société contrôle la politique de vente" cas dans lequel, selon lui, le prix de vente peut-être concurrentiel.
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