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Vidéo "C’est légal, je suis sécurisée" : Travailleuse du sexe, Doria est partie exercer en Suisse

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Travailleuse du sexe française, Doria traverse la frontière suisse pour exercer à Genève, dans un pays où la prostitution est reconnue et encadrée. Brut l'a rencontrée.
VIDEO. "C’est légal, je suis sécurisée" : Travailleuse du sexe, Doria est partie exercer en Suisse Travailleuse du sexe française, Doria traverse la frontière suisse pour exercer à Genève, dans un pays où la prostitution est reconnue et encadrée. Brut l'a rencontrée. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Travailleuse du sexe française, Doria traverse la frontière suisse pour exercer à Genève, dans un pays où la prostitution est reconnue et encadrée. Brut l'a rencontrée.

"Je traverse la frontière pour venir en Suisse. C'est légal, je suis sécurisée, si j'ai un problème je sais où aller. Et l'argent, le bonheur, la confiance en moi, moi, ça ne m'a apportée que du positif." Doria est une travailleuse du sexe française. Depuis quelques mois, elle exerce en Suisse, à Genève où la prostitution est légale, reconnue et encadrée. "Tout le monde ne peut pas supporter ce genre de travail. Ça, j'insiste dessus. Il ne faut pas être faible mentalement, il faut avoir quand même de la force physiquement, il faut avoir le mental...", précise Doria. 

2020, la bascule

À ses 14 ans, Doria est placée en foyer d'accueil. "Mon père frappe ma mère, je vois des coups, de la tromperie. Il me frappait dessus...", se souvient-elle. À 16 ans, elle commence à se prostituer. "J'étais en fugue, j'essayais de me débrouiller toute seule. J'étais dans l'urgence de manger", confie-t-elle.

À 18 ans, Doria décroche un job de serveuse dans une boîte de nuit. Après des années difficiles, sa vie se stabilise enfin : "Donc, je gagnais plutôt bien ma vie, j'étais en couple, j'avais mon petit copain." Mais en 2020, tout bascule pour Doria. La pandémie de Covid-19 la prive de son travail de serveuse. "Le chômage partiel, ça rapporte rien du tout, je touchais parfois 300 euros, donc avec 300 euros, je ne vais pas faire grand-chose", estime Doria.

Un "lieu encadré"

À l'été 2021, Doria intègre le Venusia, un salon érotique où des hôtesses proposent des prestations sexuelles. L'établissement est sécurisé et chaque hôtesse détient une autorisation de travail. Le Venusia met à disposition des chambres et fixe les tarifs des prestations. Doria reverse ensuite 42 % de ses bénéfices au salon, dont une partie sert à payer des charges à l'État. Les hôtesses ont un statut d'indépendantes, ont accès au chômage, à la sécurité sociale et au congé maternité.

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