Après le voile, la jupe trop longue : quel rôle ont les établissements ?
Une collégienne de 15 ans de Charleville-Mézières a été sommée de rentrer chez elle se changer cette semaine. Pour elle et sa famille, le collège lui aurait reproché de porter une jupe noire trop longue. Mais pour le rectorat de Reims, c'est son comportement plus général qui posait problème depuis plusieurs jours car il était contraire à la laïcité.
Sauf qu'en réalité, le collège ne l'a pas exclue. Un dialogue a été engagé avec la famille. Ce cas de tension est assez rare, mais il est vrai que les responsables d'établissement sont parfois en difficulté avec certains comportements.
La loi de 2004 interdit seulement les signes religieux ostensibles
Seuls les signes religieux ostensibles sont interdits dans les établissements par la loi de 2004, le voile est donc proscrit comme la kippa, le turban ou une grande croix. Le ministère de l'Education ne veut pas d'autre loi, il n'est pas question de créer un catalogue des vêtements autorisés, ni même de créer une police vestimentaire.
La question n'est donc pas focalisée autour de la longueur de la jupe contrairement à ce que peuvent laisser croire quelques messages qui animent les réseaux sociaux. Les jeunes filles peuvent donc venir avec une jupe longue, mais la difficulté pour les principaux de collège ou les proviseurs de lycée est de faire respecter le principe de laïcité et de neutralité dans les établissements.
Des cas de tensions ultraminoritaires
Or il arrive que des jeunes filles se présentent avec des gants noirs ou un hijab, un vêtement très couvrant. Il arrive également que des jeunes tiennent un discours prosélyte dans l'enceinte du collège ou du lycée, et cela dépasse la religion musulmane
dans ce cas, les chefs d'établissements doivent rappeler les élèves à l'ordre, soit en leur expliquant que le prosélytisme est interdit, soit en les invitant à porter des tenues plus appropriées.
Pour les proviseurs, cette situation n'est pas simple mais les cas de tensions sont ultraminoritaires. De son côté, le conseil contre l'islamophobie recense une centaine d'élèves qui auraient été contraintes de quitter les cours pour leur tenue, sur 12 millions d'élèves, cela reste également marginal.
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