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"Ça nous permet de mieux réussir" : dans un collège de l'Orne, un internat comme Jean-Michel Blanquer en voudrait plus

Le ministre de l'Éducation nationale veut attirer les élèves de collèges et lycées dans les internats, de plus en plus délaissés. Jean-Michel Blanquer prévoit notamment d'associer chaque internat à une thématique, par exemple sportive ou culturelle.

Article rédigé par franceinfo, Alexis Morel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des élèves internes du collège de Gacé (Orne) à la cantine du soir. (ALEXIS MOREL / RADIO FRANCE)

Jean-Michel Blanquer veut relancer l'internat. Le ministre de l'Éducation nationale annonce lundi 1er juillet un plan national pour revaloriser et développer les internats de collèges et lycées. Les chiffres sont éloquents : ces structures n'attirent plus, notamment en zone rurale. Seuls 3,6% des élèves du second degré public sont internes, contre 22% dans les années 1960.

Au collège, seules 7 400 places sont occupées sur 11 500 disponibles. Parmi les dispositifs annoncés lundi 1er juillet par le ministre pour attirer les élèves : créer 100 nouvelles "résidences à thèmes" afin d'associer chaque internat à une thématique (le sport, les arts, la culture...). Un dispositif déjà existant dans certains établissements, comme au collège Jean Moulin de Gacé, dans l'Orne, qui mise notamment sur le football.

Reportage d'Alexis Morel

45 minutes de portable par jour, pas plus

Ici, après les cours vers 17h, une deuxième journée commence pour les internes du collège avec l'entraînement de football. C'est la partie la plus agréable pour les élèves. Mais après la séance de sport, le programme est plus contraignant et sérieux. "À 18h, tout le monde se rend dans la salle d'étude des internes pour un premier temps d'étude, explique Benjamin Hinard, conseiller principal d'éducation. Après, il y a le repas à 18h45 puis un second temps d'étude. Ensuite, ils ont un temps libre où ils peuvent avoir accès à leur téléphone portable - 45 minutes maximum par jour - et enfin, le coucher à 21h30."

Des élèves internes du collège de Gacé (Orne) dans leur dortoir. (ALEXIS MOREL / RADIO FRANCE)

Cet emploi du temps très strict n'effraie pourtant pas les jeunes collégiens, au contraire. Les contraintes de l'internat sont bien acceptées. "Vu que nous sommes  tout le temps ensemble, on se parle et à force on oublie les portables, explique un interne. Nous sommes aussi plus encadrés et nous avons des personnes pour nous aider. Ça nous permet de mieux réussir."

C'est sérieux parce qu'on travaille plus en étude. L'internat c'est 1h30 de travail tous les jours.

Un collégien interne

à franceinfo

Si tous ces élèves sont convaincus malgré la discipline, c'est parce que sur les 30 places de l'internat, 24 sont réservées aux collégiens de la section football. C'est la clé de la réussite d'après Antoine Jumel, professeur d'EPS : "Si on met 30 adolescents dans un internat sans objectif commun, il n'y a aucune chance que cela réussisse. Ce qui fait réussir le projet, c'est le fait qu'ils aient un objectif. Eux, ils sont plus que des camarades, ils sont devenus des frères d'aventure. Ils sont liés, c'est certain."

"On a de très bons résultats"

La méthode a donc fait ses preuves, et cela se ressent très concrètement sur les résultats scolaires des internes. "On a pu constater que pour ces élèves, on a de très bons résultats, même si dans le recrutement en début de 4e, ce n'était pas forcément de très bons élèves", assure Johann Guérard, principal du collège Jean Moulin.

En 2018, tous les collégiens internes ont obtenu une mention au brevet des collèges. Le signe d'après le principal que cette prise en charge globale permet "vraiment de faire progresser ces élèves."

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