Education à la sexualité : la Commission indépendante sur l'inceste et le Planning familial répliquent à la fronde conservatrice

"Les informations mensongères qui propagent une peur infondée parmi les parents d'élèves doivent être rectifiées", insiste la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une banderole du Planning familial lors de la marche organisée à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes et minorites de genres à Paris, le 23 novembre 2024. (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS / AFP)

"Des informations mensongères" et "dangereuses". Plusieurs organisations, comme le Planning familial et la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), ont dénoncé, mercredi 27 et jeudi 28 novembre, la fronde conservatrice contre le futur programme d'éducation à la sexualité, insistant sur son rôle "essentiel" dans la lutte contre les violences sexuelles.

"Des voix isolées mais véhémentes se font entendre pour attaquer ce programme et le vider de son contenu, voire pousser le gouvernement à y renoncer."

La Ciivise

dans un communiqué

Ces réactions interviennent après la prise de parole remarquée du ministre délégué Alexandre Portier mercredi au Sénat. Appuyant l'offensive d'organisations conservatrices en cours depuis plusieurs mois, le ministre délégué à la Réussite scolaire a estimé que le projet de programme, qui doit être présenté mi-décembre au Conseil supérieur de l'éducation, n'était "en l'état pas acceptable". L'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est obligatoire depuis 2001 dans les établissements scolaires mais elle est peu appliquée dans les faits.

Un projet "essentiel" pour lutter contre les violences

Pour la Ciivise, "les informations mensongères qui propagent une peur infondée parmi les parents d'élèves doivent être rectifiées". "Jamais le besoin d'instruire les enfants de manière progressive et ajustée à leur âge et de leur permettre de comprendre les enjeux de la vie affective et relationnelle, de l'intimité, du consentement, n'ont été plus évidents et consensuels", insiste-t-elle dans un communiqué. En France, "160 000 enfants sont chaque année victimes d'inceste et de violences sexuelles", des violences qui "provoquent chez les victimes des dommages profonds et durables", rappelle la Commission.

Même indignation au sein du collectif Pour une véritable éducation à la sexualité, mis en place en 2022 et qui compte dans ses rangs le Planning familial, la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles et Sidaction entre autres. Ces associations dénoncent "l'usage de rhétoriques mensongères des mouvements anti droits issus de l'extrême droite visant à empêcher l'aboutissement de ce projet essentiel". "Bénéficier d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, permet d'apprendre le respect de soi et des autres, d'appréhender le consentement, de lutter contre les stéréotypes et toutes formes de violences", écrivent-elles.

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