Covid-19 et absences à l'école : parents et professeurs s'inquiètent du niveau actuel des élèves
Avant les vacances scolaires de février, certains pointent de graves retards sur les programmes. Le Covid-19 a entraîné de multiples absences, du côté des enfants comme des enseignants.
Depuis deux semaines, la fille de Caroline, élève de 6e à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, est absente, malade plusieurs jours avant d'avoir été testée positive au Covid-19. Mais pendant tout ce temps, elle n'a eu aucune nouvelle de ses professeurs. "Je ne recevais pas de travail de mes enseignants", raconte la jeune fille, malgré les demandes répétées de sa maman auprès du collège.
Caroline est assez soucieuse que sa fille manque autant de cours, d'autant que son absence s'ajoute à celle de plusieurs professeurs, depuis la rentrée, eux-mêmes malades ou devant garder leurs propres enfants. "Je suis inquiète du décrochage scolaire, confie-t-elle. Il y a eu cette rupture déjà avec le Covid les années précédentes. il y a du retard des élèves, ça se cumule tout ça. Et au final, ce sont des périodes sans travail qui sont longues."
"On a fait garderie"
Selon la Fédération des conseils de parents d'élèves, qui comptabilise sur son site participatif les absences des professeurs, près de 40 000 heures perdues, rien qu'à cause des non-remplacements. De son côté, le dernier bilan du ministère de l'Education nationale, vendredi 28 janvier, fait état de 21 000 classes fermées à cause de l'épidémie, 572 000 enfants et 35 000 professeurs contaminés.
Les familles regrettent ces emplois du temps à trous. Mais elles ne sont pas les seules : les professeurs aussi. Ces dernières semaines, Gaëlle Chable, enseignante dans une école de Troyes et représentante du syndicat Snuipp dans l'Aube, a souvent fonctionné avec seulement la moitié de ses élèves présents. "À un certain moment, on a fait garderie", raconte-t-elle.
"C'était très, très décousu. Nous, ces cinq semaines-là, on a l'impression de les avoir perdues sur l'année."
Gaëlle Chable, enseignante à Troyesà franceinfo
"Quand il manque la moitié de la classe, on se demande si on peut faire un nouvel apprentissage, si on peut le faire le lendemain, attendre que tout le monde soit revenu, poursuit-elle. Et puis on n'a pas eu les mêmes élèves en face de nous toute la période." Gaëlle Chable craint des conséquences sur l'ensemble de l'année scolaire.
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