Harcèlement scolaire : les géants du Net "ont leur part de responsabilité", estime une spécialiste en éducation numérique
"L'algorithme de TikTok ne protège en rien les enfants", déplore Yasmine Buono, spécialiste en éducation numérique et présidente de Génération connectée, après l'annonce de la première plainte en France déposée contre TikTok par des parents dont la fille, victime de harcèlement scolaire via le réseau social, s'est suicidée il y a deux ans.
>> Harcèlement scolaire : Gabriel Attal réunit les recteurs d'académies
"TikTok sait parfaitement qu'il y a énormément de mineurs qui sont connectés à son application et que ce sont des mineurs qui vont s'envoyer en plus des messages haineux. Mais les messages ne sont pas retirés, voir même favorisés dans la diffusion", explique-t-elle, considérant de fait que les géants du Net "ont leur part de responsabilité" dans ces affaires.
"On va développer l'empathie, libérer la parole. Ils ont tous besoin de parler."
Yasmine Buonofranceinfo
Face à l'inaction des plateformes, Yasmina Buono estime que la solution qui consiste à dire aux jeunes de ne plus aller sur les réseaux sociaux est impossible à mettre en œuvre : "Comment voulez-vous couper les réseaux aujourd'hui quand on est tous connectés et que c'est potentiellement l'avenir pour l'avenir professionnel des jeunes générations ?"
Interdire des réseaux sociaux les cyberharceleurs pendant 6 à 12 mois, comme le souhaite Emmanuel Macron et qui fera l'objet d'un texte débattu au Parlement dans les prochaines semaines, est une "première avancée", mais il ne faut pas agir qu'"en réaction". Pour Yasmina Buono, il faut aussi dans les établissements "donner le pouvoir d'agir à chaque élève, le harcelé, les harceleurs et les témoins. Si on les prend tous ensemble, on va développer l'empathie, libérer la parole. Ils ont tous besoin de parler."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.