Journée nationale contre le harcèlement scolaire : le ministre délégué chargé de la Réussite scolaire déplore un "fléau extrêmement préoccupant ancré dans notre système scolaire"

Alexandre Portier était invité de France Bleu Pays d'Auvergne, jeudi, à l'occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire.
Article rédigé par franceinfo
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Alexandre Portier, en juin 2022. (JOEL PHILIPPON / MAXPPP)

"On a un fléau qui est extrêmement préoccupant et un mal qui est profondément ancré dans notre système scolaire aujourd’hui", déplore Alexandre Portier, le ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l'Enseignement professionnel, jeudi 7 novembre, sur France Bleu Pays d'Auvergne, à l'occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire.

Deux élèves par classe en moyenne sont victimes de harcèlement scolaire, selon une évaluation du ministère de l’Éducation nationale en 2023. "Cette journée de lutte contre le harcèlement scolaire est importante en France, poursuit le ministre. On a environ 5 à 10 % d’élèves qui peuvent être concernés dans tous les établissements". Un "fléau inacceptable" qui appelle à "une mobilisation générale". Cette journée nationale doit donc permettre "de sensibiliser, mais aussi de faire remonter toutes les difficultés pour qu'on puisse accompagner au mieux les familles", ajoute Alexandre Portier.

"Accompagner les adultes qui sont autour de l'enfant"

À partir de ce jeudi, une nouvelle campagne est lancée contre le harcèlement et comme l’an dernier, un questionnaire va être distribué du CE2 à la terminale dans les établissements scolaires. "Ce questionnaire permet de mesurer le plus précisément possible la réalité du harcèlement scolaire et au niveau des établissements, de mieux sentir les difficultés", décrit le ministre. Au niveau national, il doit permettre "d’ajuster aussi toute notre stratégie pour accompagner tous les adultes qui sont autour de l’enfant".

En matière de lutte contre le harcèlement, "on n’a pas forcément trop la culture de l'efficacité, regrette-t-il. C'est vraiment l'une de nos priorités au ministère aujourd’hui : qu’on puisse avoir un suivi précis, rigoureux et de proximité avec les familles".

Concernant la formation des adultes, Alexandre Portier précise qu'il y a un personnel sur quatre qui a été formé. "C'est bien, c'est un progrès net par rapport à ce que l'on a pu connaître il y a quelques années, mais c'est encore trop peu", estime-t-il. Il veut "accélérer là-dessus". "Le bien-être de nos élèves est au cœur de nos missions et on ne peut pas accepter qu'un élève aille à l'école la peur au ventre, poursuit-il. Ma mission, c'est la réussite scolaire, il ne peut pas y avoir de réussite scolaire quand un enfant va à l'école, la boule au ventre".

Être "plus ferme vis-à-vis des plateformes numériques"

Sur la question du cyberharcèlement, "il faut qu'on soit beaucoup plus fermes dans nos exigences vis-à-vis des Gafam, vis-à-vis de toutes les plateformes numériques, soutient le ministre. Elles ne peuvent pas se dédouaner en disant 'ce n'est pas notre responsabilité'". Il se félicite de la mobilisation "de plusieurs familles, notamment contre la plateforme TikTok, qui a diffusé des contenus qui mettent très clairement mal à l'aise et poussent nos jeunes vers des idées qui ne sont pas acceptables".

Pour lui, au moment où les jeunes se construisent à l'adolescence notamment, "ils ont besoin qu'on les tire vers du positif, qu'on les aide à construire leur avenir, pas qu'on les pousse vers des questions de suicide, pas qu'on les enferme dans des spirales, ni d'échecs, ni de mal-être". Il réclame un discours "qui soit à la fois humain mais très ferme vis-à-vis de tout ce qui constitue des menaces pour le bien-être de nos élèves".

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