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Suicide de Lucas : il faut une "prise en charge des victimes et des harceleurs", juge Hugo Martinez, président de l'association "Hugo !"

Le président de l'association "Hugo !", qui accompagne les enfants harcelés, considère qu'il faut à la fois prendre en charge les victimes et les auteurs de harcèlement à l'école.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un rassemblement sur la place de la Comédie à Lyon, en hommage à Lucas, un collégien de 13 ans qui s"est donné la mort, samedi 7 janvier à Golbey (Vosges). (NORBERT GRISAY  / MAXPPP)

"Il faut un traitement avancé des situations" de harcèlement scolaire, réagit Hugo Martinez sur franceinfo, après le suicide du jeune Lucas, le 7 janvier, dans les Vosges. La mère du collégien a déclaré lundi 30 janvier que le harcèlement scolaire était "l'élément déclencheur" du suicide de son fils. Lui-même victime de moqueries pendant une douzaine d'années, le président de l'association "Hugo !", créée en 2018, qui accompagne les enfants harcelés, considère qu'il faut à la fois prendre en charge les victimes et les auteurs de harcèlement à l'école.

franceinfo : Qu'est-ce qu'il faut faire pour prévenir et éviter des situations dramatiques comme le suicide de Lucas ?

Hugo Martinez : On parle beaucoup de sensibilisation, de prévention et c'est très bien. Mais il faut aussi un traitement avancé des situations. Il y a un vrai travail transversal, coordonné, qui doit se mettre en place. Cela peut être un parcours de soins pour que l'enfant puisse se reconstruire, reconstruire son estime de soi, sa confiance en soi. Et puis, il y a la prise en charge des harceleurs. On le sait, dans neuf cas sur dix, ce sont des enfants qui souffrent autant qu'ils font de mal. Il faut comprendre d'où vient ce mal être.

Le harcèlement scolaire est un délit, depuis la loi du 3 mars 2022, à laquelle vous avez participé. Faut-il aider ou punir les harceleurs ?

Il y a maintenant cinq ans, quand j'ai commencé à solliciter les premiers parlementaires, l'idée était de dire qu'il faut des sanctions et des peines qui soient constructives. J'entends beaucoup dire ces derniers jours : "Oui, on veut envoyer nos enfants en prison." En effet, le texte est rédigé comme cela parce que tout délit doit être associé à une peine de prison ou une peine financière. C'est ce qu'on appelle l'échelle des peines.

Maintenant, il s'agit ici de justice des mineurs. Donc il faut rappeler que ça va être un procès à huis clos. Seul le juge des mineurs décidera de la peine. Si ces quatre collégiens ne sont pas multirécidivistes, ils n'iront pas en prison. On va être sur des sanctions, sur des peines constructives, réparatrices.

Qu'est-ce que vous appelez des peines constructives ?

Ça peut être des travaux d'intérêt général. Ça peut être un suivi thérapeutique, pour comprendre pourquoi ils en sont arrivés à ce geste là. Et, j'ai souhaité que ça puisse être inscrit dans la loi, le juge des mineurs peut aussi imposer au harceleur de suivre un stage de sensibilisation au harcèlement scolaire. Les parents sont aussi responsabilisés, parce que ce sont eux qui assument les frais de ce stage. Il y a une responsabilisation de l'ensemble de la famille et pas que de l'enfant. Parce que, je le rappelle, il y a les enfants bien évidemment, mais aussi les adultes.

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