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Interdiction de l'abaya à l'école : "Un soulagement" pour le proviseur d'un lycée parisien

Il applaudit la "réactivité" du nouveau ministre de l'Éducation nationale.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des lycéennes se rendent au lycée en abaya (illustration à Marseille, 7 juin 2023). (GILLES BADER / MAXPPP)

L’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaire est "un soulagement pour de nombreux collègues", assure lundi 28 août sur franceinfo Didier Georges, proviseur d'un lycée parisien et membre de la commission "Vie syndicale" et co-président de l'observatoire de la laïcité du syndicat SNPDEN-UNSA.

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Selon lui, une enquête conduite à l’automne dernier par son observatoire avait conclu à la "montée en puissance de ces tenues dans les établissements scolaires". "Notre enquête avait démontré que sept lycées sur dix en France étaient touchés (…) On voulait que l’État arbitre", explique Didier Georges. "La parole du ministre est un soulagement pour de nombreux collègues puisque le ministre précédent souhaitait que l’on soit les seuls arbitres de cette question. Or c’est une question suffisamment importante et grave pour qu’elle ne soit pas seulement soumise à l’appréciation d’un proviseur ou d’un principal", explique-t-il.

Selon lui, l’annonce de Gabriel Attal "renforce l’action de dialogue menée par de nombreux collègues". Il soutient la vision du ministre de l’Éducation nationale.

"Quand on rentre dans une classe et qu’on est capables d’identifier la religion d’un élève par la tenue qu’il porte, c’est anormal et c’est, de fait, une entorse à la loi de 2004".

Didier Georges, proviseur

à franceinfo

"Faisons en sorte que au lycée, où l’on n’a pas besoin d’affirmer sa religion ou ses opinions politiques, cette neutralité soit la plus respectée possible", appelle-t-il.

Didier Georges salue aussi le recul des épreuves anticipées du bac, à la fin de l’année plutôt qu’en mars. "J’ai surtout une pensée pour les professeurs qui avaient prévu de continuer leurs programmes l’année scolaire dernière sur les deux derniers mois et qui n’ont pas pu faute de présence d’élève ou avec trop peu d’élèves en classe", étaye Didier Georges. En effet, de nombreux élèves avait arrêté de se rendre en cours après les épreuves de spécialités en mars dernier car ils étaient déjà sûrs d’avoir leur bac.

Selon le co-président de l'observatoire de la laïcité du SNPDEN-UNSA, "on a mal mesuré les conséquences d’avoir imposé ces épreuves anticipées en mars". Il s’agissait d’après lui, d’une "volonté de l’enseignement supérieur qui voulait absolument avoir des notes les plus objectivées possibles. Il s’avère qu’il y a plus d’inconvénient que d'avantages". Didier Georges applaudit la "réactivité" de Gabriel Attal.

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