"Mon Master" : cinq questions sur la nouvelle plateforme d’admission, qui doit permettre l’insertion des étudiants après la licence
C'est le Parcoursup des bac+3. Une nouvelle plateforme, nommée "Mon Master", est lancée mercredi 1er février par le ministère de l'Enseignement supérieur. Elle doit faciliter l'affectation des étudiants à la recherche d'une place pour un troisième grade universitaire. Son objectif : résorber les tensions entre offre et demande à l'université.
Les étudiants pourront commencer à consulter les offres de formation dès mercredi. Ils devront toutefois patienter jusqu'au 22 mars pour y inscrire leurs vœux et renseigner leur dossier de candidature. En attendant, franceinfo répond à cinq questions sur le fonctionnement de cette interface.
En quoi consiste la plateforme "Mon Master" ?
A l'instar de Parcoursup pour les étudiants post-bac, "Mon Master" permet de regrouper l'intégralité de l'offre de formation en master disponible sur l'ensemble du territoire. Au total, cela comprend "plus de 3 500 formations" (qui correspondent aux intitulés des masters), et "8 000 parcours de master" (les spécialisations contenues dans chaque master). Ces cursus sont proposés à la fois par les universités publiques et par les établissements privés en convention avec un établissement public.
"Mon Master" sert également à centraliser les candidatures des étudiants. Il s'agit de la première plateforme nationale qui regroupe à la fois l'ensemble des formations et l'ensemble des inscriptions en master. Exit, donc, tous les outils qui existaient auparavant (comme e-candidat). Cette plateforme unique doit ainsi permettre de ne plus confronter les étudiants "à une multitude de modalités de recrutement, variant d'un établissement à l'autre", a précisé le ministère mi-janvier.
Pourquoi a-t-elle été créée ?
Depuis plusieurs années, des centaines d'étudiants ayant validé leurs trois années de licence ne trouvent aucune faculté pouvant les accueillir pour la suite de leur cursus universitaire. Nombre d'entre eux dénoncent notamment l'impossibilité d'évaluer le nombre de places qui se libèrent dans le master qu'ils souhaitent intégrer.
Pour répondre à ce problème, le ministère promet "une optimisation du calendrier d'attribution des places en master avant la période des congés d'été", grâce à cette nouvelle plateforme. "Mon Master" doit ainsi permettre aux étudiants de mieux anticiper le nombre de places disponibles dans les formations qu'ils visent.
"Une phase de gestion des désistements permettra ainsi de redistribuer les dernières places vacantes."
le ministère de l'Enseignement supérieur,dans un communiqué
A travers cette plateforme, le ministère souhaite également "encourager les étudiants à multiplier les candidatures qui ont du sens", y compris au-delà du lieu de leur formation d'origine. Cela implique que plus d'étudiants seront amenés à effectuer des vœux pour des établissements éloignés de chez eux. Aucune prime à la mobilité n'est prévue pour les accompagner dans cette démarche. Le ministère a néanmoins annoncé reconduire l'aide à la mobilité de 1 000 euros pour les boursiers.
Plusieurs filières en tension (notamment en droit et en psychologie) étaient également pointées du doigt ces dernières années. A ce sujet, le ministère répond que la plateforme permettra "d'objectiver" ces éventuels points de tension.
Quels étudiants peuvent s'inscrire ?
Pour pouvoir déposer sa candidature sur "Mon Master'', un étudiant doit être inscrit en troisième année de licence, ou être déjà titulaire d'un diplôme national de licence ou d'un diplôme jugé équivalent. Les candidats en reprise d'études qui remplissent ces critères peuvent également s'inscrire sur la plateforme. Tout étudiant provenant d'un pays membre de l'Espace économique européen (Andorre, Suisse et Monaco inclus) peut aussi candidater. De même qu'un étudiant étranger qui réside en France.
Cependant, tous les étudiants ne sont pas tenus de passer par "Mon Master" pour accéder aux études de second cycle. Sont ainsi dispensés les étudiants autorisés à redoubler leur première année de master. Mais aussi ceux dont le cursus prévoit automatiquement l'admission en première année de master, et qui n'ont donc pas besoin de déposer une candidature. Il s'agit par exemple des étudiants qui suivent un cursus de licence et master intégrés, et qui souhaitent poursuivre au sein de cette formation.
Comment cet outil fonctionne-t-il ?
Sur cette nouvelle plateforme, chaque étudiant peut inscrire jusqu'à 30 vœux : 15 en formation classique et 15 en alternance. Ces candidatures "ne seront pas hiérarchisées par les candidats, de façon à ce que les étudiants ne s'autocensurent pas et gardent la main tout au long du processus d'admission", assure le ministère.
Les établissements examinent ensuite les dossiers, pour en retenir certains et en refuser d'autres. Le processus s'appuie, "comme aujourd'hui, sur l'appréciation du projet des candidats, de leur motivation, de leur parcours et des relevés de notes". Certains établissements peuvent aussi, selon les spécificités de leurs formations, "créer des formulaires permettant de poser des questions complémentaires aux candidats". Des épreuves écrites et orales peuvent également être organisées.
Comme sur Parcoursup, chaque étudiant peut ensuite accepter ou non les propositions qui lui sont faites. Avec une différence : le ministère de l'Enseignement supérieur précise que "Mon Master" ne sera doté d'aucun "algorithme" qui aiderait à la prise de décision. "La plateforme ne traite pas les candidatures", comme cela peut être le cas avec Parcoursup, souligne-t-il. L'examen des candidatures se fait donc à la discrétion des équipes pédagogiques.
Quel est le calendrier annoncé ?
Le 1er février. La nouvelle plateforme monmaster.gouv.fr, destinée aux diplômés de bac+3 candidats en master, est mise en ligne. Les étudiants peuvent commencer à consulter le catalogue de formations afin de préparer leurs choix. Ils peuvent notamment trouver les critères d'admission, les débouchés, ainsi que les "taux de pression" des formations qui les intéressent (c'est-à-dire le nombre de demandes rapporté au nombre de places disponibles).
Du 22 mars au 18 avril. Les étudiants peuvent formuler leurs vœux et déposer leur candidature sur la plateforme. Ils doivent remplir un dossier unique, transmis à l'ensemble des formations renseignées dans leurs vœux.
A partir du 24 avril. Les réponses des établissements pour les formations en alternance sont transmises aux candidats, et ce "au fil de l'eau (...) jusqu'au 30 septembre", précise le ministère. Les étudiants ont trois jours pour répondre aux propositions. A compter du 25 juin, ce délai est réduit à 24 heures.
Du 23 juin au 21 juillet. Les étudiants reçoivent les réponses des établissements pour leurs candidatures en formation initiale. Comme pour les formations en alternance, ils disposent d'abord de trois jours pour y répondre. Pour les réponses arrivant à partir du 25 juin, les candidats n'ont plus que 24 heures pour se décider.
Dans le cas où un étudiant n'a reçu aucune réponse positive à ses candidatures, il peut, comme les années précédentes, "saisir le recteur de région académique pour un accompagnement". Le ministère précise qu'aucune phase complémentaire (comme c'est le cas sur Parcoursup) n'est prévue pour l'instant.
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