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Que propose le rapport sur l'évaluation des élèves ?

Les recommandations du jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves ont été dévoilées vendredi, en début d'après-midi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un rapport des inspections générales de 2013 évalue à une proportion de 20% à 30% les écoles primaires qui recourent encore à la notation chiffrée. (ISMAIL AKIN BOSTANCI / GETTY IMAGES)

Une de ses propositions a d'ores et déjà été retoquée. Le jury de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves, présidé par le physicien Etienne Klein, rend sa copie, vendredi 13 février. Le gouvernement a déjà fait savoir que sa recommandation préconisant de supprimer les notes chiffrées jusqu'en sixième ne serait pas retenue. 

La Conférence sur l'évaluation des élèves, organisée les 11 et 12 décembre, avec des témoignages d'experts et enseignants innovants, avait été lancée par l'ancien ministre de l'Education, Benoît Hamon, qui espérait atteindre un "consensus" sur un sujet pourtant polémique. Cette conférence s'inscrit dans le sillage de la loi sur l'école de Vincent Peillon prônant une "évaluation bienveillante". Quelles sont ses principales recommandations ?

Supprimer les notes chiffrées jusqu'en sixième

C'est la proposition la plus polémique. Elle consiste en l'abandon des notes chiffrées jusqu'à la sixième. Selon Le Monde, elle n’a pas fait l’unanimité du jury (4 voix contre). Et elle ne sera donc pas retenue par la ministre Najat Vallaud-Belkacem, dont l'entourage a fait savoir, vendredi matin, qu'"une suppression des notes chiffrées n'était pas à l'ordre du jour".

Dans la pratique, les écoliers sont souvent déjà évalués autrement (lettres, codes couleurs...). Un rapport des inspections générales de 2013 cité par Le Monde estime entre 20% et 30% la proportion d'écoles primaires qui recourent encore à la notation chiffrée. C'est au collège que les élèves commencent véritablement à être notés sur 20. 

En finir avec le "principe de moyenne" de la 5e à la 3e

Le jury prône, de la 5e à la 3e, des grilles de référence avec des niveaux et un livret de suivi. Objectif : retirer "toute pertinence au principe de moyenne". Plus question, donc, de compenser un 5 en français par un 15 en maths. L'oral, la conduite de projets ou des travaux collectifs devraient également être pris en compte.

Maintenir une "notation plus traditionnelle" au lycée

Au lycée, le rapport évoque une "notation plus traditionnelle", en "préservant cependant le lien avec les compétences, la distinction entre évaluation formative et sommative, et une certaine prudence vis-à-vis du principe de moyenne".

L'évaluation "formative" intervient en cours d'apprentissage et l'évaluation "sommative" permet de vérifier les acquis des élèves. La seconde, régulière mais moins fréquente que la première, "interviendrait à des moments précis" correspondant à des "points d'étapes". Son calendrier serait "préalablement connu de tous les acteurs concernés et elle serait adaptée s'il apparaissait que les besoins particuliers des élèves le nécessitent", notamment pour les élèves handicapés, indique le rapport.

Si un élève "réalise une mauvaise 'entrée en matière', celle-ci ne devrait pas peser sur l'évaluation finale de ses acquis dès lors qu'il finit par parfaitement atteindre les objectifs", fait valoir le jury, pour qui l'erreur est "le combustible même de la formation".

Etablir un "contrat de progrès individuel" tout au long de la scolarité...

Le jury plaide pour un "contrat de progrès individuel" grâce à la création d'un "livret national et numérique de suivi de cycle", permettant d'identifier notamment les niveaux de maîtrise, d'organiser les apprentissages et la meilleure façon d'y parvenir.

... et harmoniser les pratiques en matière d'évaluation 

Constatant "des usages très hétérogènes de la notation" (fréquence des notes, prise en compte ou pas des devoirs à la maison...), le rapport prône une "harmonisation" pour que "la place et le rôle de la notation soient semblables dans tous les établissements".

Alors qu'en matière d'évaluation, "chacun croit être spontanément compétent", il faudrait aussi sensibiliser les enseignants aux biais qui ont été démontrés par la recherche, lors de leur formation initiale, ainsi que lors de leur formation continue. Les méthodes et critères utilisés pour l'évaluation devraient enfin être clairement expliqués aux familles, en tenant compte de leur diversité.

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