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"C'est très rare pour des mineurs" : quatre lycéens gardés à vue plus de 24 heures pour une poubelle incendiée lors d'un blocage à Paris

Trois de ces quatre élèves du lycée Maurice-Ravel, dans le 20e arrondissement de la capitale, vont être présentés à un juge et écoperont d'une mesure de réparation pénale, affirme samedi le parquet.

Article rédigé par franceinfo
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Une poubelle incendiée lors d'un blocage devant le lycée Maurice-Ravel, à Paris, le 31 janvier 2020. (JEROME GILLES / NURPHOTO)

Interpellés lors du blocage de leur établissement, ils ont passé la nuit au commissariat. Quatre élèves du lycée Maurice-Ravel, dans le 20e arrondissement de Paris, placés en garde à vue vendredi 31 janvier, ont vu celle-ci être prolongée au-delà de 24 heures. Trois d'entre eux vont finalement être présentés à un juge samedi "pour la mise en œuvre d'une mesure de réparation pénale", a appris franceinfo de source judiciaire. Le quatrième a fait l'objet d'un classement sans suite et été relâché. La justice leur reproche un "feu de poubelle" devant l'établissement.

Contactée par franceinfo, Lucie Simon, avocate de trois des quatre lycéens, s'étonne qu'ils aient été retenus aussi longtemps : "C'est très rare. Non seulement la garde à vue est exceptionnelle pour les mineurs, mais sa prolongation encore plus". Sur Twitter, elle a dénoncé une mesure "disproportionnée et irrégulière à plusieurs égards". Dans un communiqué, le syndicat enseignant Snes-FSU Paris, classé à gauche, a dénoncé un "acharnement" des forces de l'ordre sur les élèves.

Un rassemblement de soutien

Une enquête avait été ouverte "du chef de dégradations de biens d'autrui par un moyen dangereux", explique le parquet. Au-delà de 16 ans, la garde à vue est possible pour un mineur soupçonné d'une infraction passible d'au moins un an de prison, explique Légifrance, et peut être prolongée au-delà de 24 heures, mais après présentation à un magistrat. 

Trois d'entre eux feront l'objet d'une mesure de réparation pénale : il s'agit d'une mesure éducative qui peut être prononcée à l'égard d'un mineur sans passer par un procès, explique l'Association d'aide pénale. Une mesure de réparation pénale peut consister, entre autres, à travailler quelques heures pour la collectivité.

Des images tournées par des journalistes sur place montrent quelques dizaines de personnes rassemblées devant le commissariat du 20e arrondissement, vendredi soir et samedi, pour demander la libération des lycéens. Des élus de La France insoumise et du Parti communiste se sont rendus sur place, selon le site Là-bas si j'y suis. Ces soutiens se sont ensuite réunis devant le palais de justice de Paris.

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