Rythmes scolaires : 55 maires n'appliqueront pas la réforme "en l'état" en 2014
Rassemblés dans un collectif, ils demandent l'abrogation du décret Peillon sur la semaine de 4 jours et demi.
Une petite fronde à l'échelle nationale, mais une contestation qui porte. Cinquante-cinq maires, essentiellement de droite ou sans étiquette, regroupés dans un collectif, n'appliqueront pas la réforme des rythmes scolaires "en l'état" à la rentrée 2014, a indiqué, mardi 12 novembre, le maire d'Elancourt, Jean-Michel Fourgous (UMP). L'édile de cette commune des Yvelines de 27 000 habitants, qui avait lancé en octobre une pétition contre le décret Peillon, a été rejoint par d'autres communes, majoritairement situées en Ile-de-France, dont Courbevoie, Levallois-Perret, Massy, Saint-Maur-des-Fossés, mais aussi Cannes et Mâcon, pour les plus importantes.
Les maires de ce Collectif contre la réforme des rythmes scolaires ont "pris leur décision : ils n'appliqueront pas la réforme en l'état", a expliqué Jean-Michel Fourgous lors d'une conférence de presse. Il était soutenu par Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines. L'ex-ministre de l'Enseignement supérieur (entre 2007 et 2011) a indiqué que la pétition réclamant "le libre choix pour les maires" d'aplliquer ou non la réforme, lancée début octobre par l'UMP, avait à ce jour "recueilli 9 500 signatures".
Un fonds d'aide aux communes de 250 millions d'euros
"Quand on voit l'insatisfaction que ça dégage chez les parents, les enseignants, les animateurs, et devant l'échec de nos collègues qui sont partis dès la première année, on arrête", a renchéri Jean-Michel Fourgous. Il évalue à environ 350 euros par enfant le coût de la réforme pour les villages ruraux, dépourvus d'infrastructures et de desserte, soit un montant global de 2 milliards d'euros. Début octobre, l'Association des maires de France avait évalué le coût à 150 euros annuels par enfant et chiffré à "entre 600 et 800 millions d'euros" le surcoût annuel généré par la réforme.
Le gouvernement a mis en place pour cette rentrée un fonds d'aide aux communes pour la mise en place des nouveaux rythmes scolaires de 250 millions d'euros, dont une bonne partie ne sera pas utilisé puisque seules 4 000 communes appliquent la réforme dès cette année. Toutes les autres devront, en principe, le faire à la rentrée 2014.
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