Groupes de besoin, brevet obligatoire, épreuve anticipée de maths... La ministre de l'Éducation nationale révèle l'"Acte 2 du choc des savoirs"
La ministre de l'Éducation nationale annonce plusieurs nouveautés pour les collèges et les lycées mardi 12 novembre, selon les informations de franceinfo. Cet "Acte 2 du choc des savoirs", lancé par Anne Genetet, intervient un an après les premières annonces faites par Gabriel Attal lorsqu'il était alors ministre de l'Éducation nationale.
"Je veux relancer l'ascenseur scolaire", indique la ministre dans un entretien à l'AFP, qui assure vouloir élever le niveau des élèves en mettant en place, par exemple, des groupes de besoin "sur-mesure" en 4e et 3e avant l'instauration d'un Brevet obligatoire pour le passage en seconde en 2027. Voici ce qu'il faut en retenir.
Le maintien des groupes de besoin
Parmi les annonces majeures de la ministres, les groupes de besoin au collège vont continuer sur le même modèle en 6e et en 5e l'année prochaine. Le dispositif avait été mis en place à la rentrée 2024 pour sortir les élèves de leur classe et les répartir en fonction de leurs compétences en maths et en français.
En revanche, il n'y aura pas d'extension en entier pour les 4e et les 3e comme prévu au départ. Ces élèves seront répartis par groupes uniquement une heure par semaine, en alternance, une fois pour le français et la semaine suivante pour les maths. "Les élèves les plus en difficulté seront dans des effectifs réduits", précise la ministre.
"Par ailleurs, je décide de doubler le nombre d'élèves qui auront accès aux 'devoirs faits' et aux stages de réussite. Cela concernera 800 000 collégiens de 4e et 3e dès l'an prochain. L'objectif, c'est d'offrir à chaque élève un accompagnement sur-mesure tout au long du collège", indique Anne Genetet .
Le brevet obligatoire pour passer au lycée
Autre annonce, cette fois, concernant le brevet des collèges. À partir de la session 2027, l'examen va devenir un passage obligé pour entrer au lycée. Cela concernera donc les élèves qui sont actuellement en 5e. Ceux qui n'obtiendront pas le brevet pourront soit partir en CAP, soit rejoindre une classe prépa-seconde. Ce dispositif, expérimenté depuis septembre, est une sorte de passerelle entre la classe de 3e et la seconde. L'an dernier, 14% des candidats ont échoué au brevet.
Par ailleurs, il y a quelques nouveautés concernant cette épreuve fixée en fin de troisième : "Dès cette année, nous allons distinguer la note d'histoire-géographie et la note d'EMC (enseignement moral et civique) pour redonner de la valeur à cette matière. Et dès qu'un élève aura plus de 18 sur 20 au Brevet, on ajoutera la mention "Très bien avec félicitations du jury" pour valoriser sa réussite", annonce la ministre de l'Education nationale.
Une épreuve anticipée de maths en première
Enfin, pour le bac, une épreuve anticipée de maths est désormais créée, comme cela existe aujourd'hui pour le français. Cette épreuve sera passée à la fin de la classe de première, à partir de juin 2026, et comptera pour le bac 2027. "Ce que je veux, c'est disposer d'un véritable baromètre et d'élever le niveau en mathématiques", poursuit Anne Genetet.
Pour le moment, ni son coefficient, ni son programme ne sont connus. Les élèves qui ont gardé la spécialité maths, en terminale, passeront donc une deuxième épreuve l'année d'après, au même titre que toutes les autres épreuves de spécialité.
Plus de moyens humains
Concernant le nombre de professeurs nécessaires pour pouvoir encadrer ces petits groupes d'élèves en difficulté, l'entourage d'Anne Genetet estime qu'il en faut environ 1 000 et 1 500, avec une partie redéploiement, une partie recrutement de nouveaux enseignants, a-t-elle précisé, estimant qu'il s'agit de proportions tout à fait raisonnables et absorbables dans le contexte budgétaire contraint. L'enveloppe supplémentaire n'est toutefois pas garantie à ce stade, rappelle l'entourage de la ministre, qui renvoie au débat budgétaire, en cours à l'Assemblée nationale et au Sénat.
Enfin, 150 conseillers principaux d'éducation et 600 surveillants, les AED (assistants d'éducation), vont être recrutés, en plus, dans les collèges les plus sensibles, dès janvier prochain. "On ne peut pas progresser ni apprendre en toute sérénité si on se sent en insécurité, tant pour le professeur que pour les élèves. Je vais être très claire : je n'accepte pas qu'un seul professeur puisse être contesté dans ses enseignements ou soit menacé, que ce soit verbalement, moralement ou physiquement", conclut la ministre dans un entretien à l'AFP.
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