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Tirage au sort à l'entrée des universités : des étudiants finalement recrutés "selon leurs mérites" ?

Gilles Roussel, le président de la Conférence des présidents de l'université, s'oppose à une sélection à l'entrée de certaines facultés par tirage au sort et propose un tri basé sur le mérite et le dossier des étudiants.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Etudiantes et étudiants dans un amphithéâtre, ici à Toulouse en faculté de droit économie et gestion. (MAXPPP)

Le nombre de postulants en première année de faculté est supérieur au nombre de places disponibles dans certaines filières, comme le droit ou encore la formation Staps. La sélection dans les universités se fait donc dans certains cas par tirage au sort. Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents de l'université, est favorable à un tri à l'entrée de l'université, mais ne veut pas le laisser au hasard. L'universitaire a confié à franceinfo, mardi 13 juin, que la sélection des étudiants devait se faire en fonction de leur profil.

franceinfo : Le système de tirage au sort pour sélectionner les élèves à leur entrée à l'université est souvent perçu comme injuste. Que faudrait-il faire pour gommer cette sensation ?

Gilles Roussel : À la Conférence des présidents d'université, on préconise d'essayer de trier et de faire un choix des étudiants, notamment en fonction du mérite et surtout de leurs chances de réussir dans certaines filières, compte tenu du fait qu'on a peu de capacités à augmenter le nombre de places dans nos universités pour cause de moyens, qu'ils soient financiers ou au niveau des infrastructures et des encadrants.

Vous êtes donc favorable à une sélection ?

Ce qu'on ne souhaite pas, c'est une sélection à l'université de même nature que celle qu'on peut avoir dans certaines filières, très sélectives. On pense qu'il faut continuer à ce que l'université soit ouverte. Mais on sait qu'il y a un certain nombre d'étudiants qui, compte tenu de leur profil avant d'arriver à l'université, ont très peu de chances de réussir. Ce qu'on préconise, c'est de regarder le dossier de chaque étudiant. Un étudiant qui veut faire des mathématiques, par exemple, nous l'acceptons s'il a le bac S. C'est ce qu'on appelle un prérequis. En fonction des places restantes, on porte ensuite un regard plus précis sur les dossiers, pour voir si on accepte ou non les étudiants.

Est-il envisageable d'élargir les infrastructures et de mettre plus de moyens dans les universités pour augmenter les capacités d'accueil ?

On demande bien sûr plus de moyens pour essayer d'augmenter les capacités d'accueil. Il y a une question de locaux. Notamment en Staps, où il y a un besoin d'équipements sportifs, qui sont des infrastructures lourdes et qui ont un coût. On se pose également des questions d'insertion professionnelle. Aujourd'hui, l'une des missions de l'université est d'insérer professionnellement les jeunes. Donc il y a aussi une question de régulation du nombre d'étudiants qui arrivent pour leur permettre, à l'issue de leur formation, d'être en mesure d'avoir un emploi. Malheureusement, tous ne peuvent pas faire professeur de sport. Heureusement, dans les filières de sport, il y a eu un effort de multiplication des possibilités d'insertion, mais on est aujourd'hui peut-être à la limite de ce que le marché du travail peut absorber à l'issue de la formation.

Tirage au sort à l'entrée des universités : le recrutement des étudiants sur des "prérequis" envisagé (Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents de l'université)

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