Violences scolaires : le rôle du principal, figure d'autorité
Des policiers pourraient faire leur apparition dans les établissements scolaires pour lutter contre les violences. Mais avant d'en arriver là, le proviseur, qui incarne l'autorité, a sa carte à jouer.
Les jours de classe, Luc Carion a l'œil partout. Un mot pour chacun. Dans ce collège de l'Aisne, il exerce depuis trois ans son autorité bienveillante, mais rigoureuse. Cette semaine, comme toute la communauté éducative, il a découvert ces images choquantes d'une professeure braquée par l'un de ses élèves. Luc Carion n'a jamais été confronté à une telle violence dans son établissement, mais il considère qu'elle pourrait survenir n'importe où. Dans ce collège de 600 élèves, Luc Carion ne laisse rien passer. Il y a quelques mois, nous avions suivi le quotidien de ce principal qui doit aussi faire face à la violence. Ce jour-là, avec la conseillère principale d'éducation, il a convoqué un élève soupçonné d'avoir agressé deux collégiennes. Luc Carion n'appellera pas la police. La mère de cet élève de 6e sera reçue dans la journée. La sanction tombe : trois jours d'exclusion, dès le lendemain.
Bienveillant, mais intransigeant
Avant d'en venir à l'exclusion, une rencontre solennelle peut ramener un élève à la raison : c'est la commission éducative, l'étape qui précède la commission de discipline. Face à l'élève, une infirmière scolaire, une assistante sociale, plusieurs enseignants, et à côté de lui, sa mère. L'objectif : trouver un moyen de redonner le plaisir d'être au collège pour éviter les conflits. Contre la promesse de changer, l'élève pourra s'inscrire à l'un des ateliers créatifs du collège. Le principal ne s'exprime pas seulement derrière un bureau. Une fois par semaine, Luc Carion troque le costume contre le survêtement. D'autres échanges moins formels, mais indispensables, selon lui. Depuis trois ans, les incidents et violences sont restés stables, mais Luc Carion a vu le taux de réussite du brevet des collèges passer de 85% à 98%.
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