En crise financière, la Croix-Rouge fait face à des critiques internes sur la gestion de son budget
C’est ce qu’on appelle une inversion des rôles : la Croix-Rouge appelle à l’aide, car elle n'a pas assez d’argent pour boucler son budget 2023. La plus importante organisation humanitaire mondiale, hypersollicitée depuis la guerre en Ukraine, doit se résoudre à supprimer 1 800 postes et à fermer 26 missions.
"Nos délégations en Mauritanie, en Malaisie ou encore en Grèce vont devoir fermer", annonce le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Ewan Watson. S'il se veut rassurant, la situation est tout de même inédite depuis la création de l'ONG en 1863. Il affirme pourtant que, même en période de vache maigre, la Croix-Rouge reste présente sur le terrain, avec ses partenaires et ses sociétés nationales, qui ne sont pas concernées par les coupes. L'organisation n’avait de toute façon pas le choix.
"Certaines promesses de dons reçus en fin d'année ne se sont pas concrétisées. En plus, les tendances financières mondiales montrent qu'il y aura une réduction probable des budgets de l'aide humanitaire internationale ces deux prochaines années."
Ewan Watson, porte-parole du CICRà franceinfo
En tout, il manque un peu plus de 400 millions d’euros dans les caisses. Le CICR espère en trouver une partie auprès du gouvernement suisse, pour qui c’est aussi une question d’image. Mais en interne, c’est une crise de confiance a laquelle est confrontée l’organisation.
Des employés ont ainsi fait circuler une lettre dans laquelle ils critiquent les choix dispendieux de l’ancienne direction : elle se serait trop focalisée sur les opérations humanitaires et pas assez sur les conflits armés selon eux. Une critique entendue jusqu’à Kiev cet hiver : Volodymyr Zelensky avait ouvertement reproché à la Croix-Rouge de ne pas en faire assez pour les familles de prisonniers de guerre ukrainiens.
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