Aide sociale à l'enfance : les mineurs de moins en moins placés chez des assistantes familiales, 38% contre 56% il y a une vingtaine d'années

Une étude de la Drees pointe une baisse des placements chez des assistantes familiales ces 20 dernières années. Plus de 4 enfants sur 10 étaient placés dans des établissements spécialisés, fin 2022.
Article rédigé par franceinfo
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L'accueil d'enfants dans des établissements spécialisés représente 41% des placements fin 2022, selon l'étude une étude de la DRESS. (RIEDINGER PHILIPPE -  / MAXPPP)

Fin 2022, 38% des enfants placés par l'Aide sociale à l'enfance sont accueillis chez des assistantes familiales contre 56% il y a une vingtaine d'années, selon une étude de Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le service des statistiques du ministère des Solidarités, rapportée par France Inter mardi 23 juillet. L'accueil dans des établissements spécialisés représente 41% des placements fin 2022. Près de 21% des enfants confiés à l’ASE sont placés dans des hébergements autonomes ou auprès de solutions transitoires notamment.

Ces enfants ont connu des violences au sein de leur famille, des négligences graves et des traumatismes. Ils font l'objet d'une mesure de placement, car ils ont besoin d'un environnement stable et protecteur pour grandir. Pour Michèle Creoff, vice-présidente de l'Union pour l'enfance, un foyer n'est pas toujours une solution adaptée : "Faire ses devoirs alors qu'on est dans une unité de vie de 10 à 15 enfants, partager tout le temps sa chambre, avoir les adultes qui gravitent autour de vous, qui changent. Ce n'est pas les mêmes le jour et la nuit. Ça demande aux enfants des adaptations extrêmement fréquentes qui fatiguent", explique-t-elle au micro de France Inter.

"C'est trop difficile, trop mal rémunéré"

Les familles d'accueil offrent un cadre plus individualisé et plus protecteur. Mais le dispositif est à bout de souffle. Les départements ont de plus en plus de mal à recruter. "On peut parler de profession en crise. Les conditions de travail se sont dégradées. Il y a de moins en moins de latitude. J'ai connu des 'ass-fam' qui ont fait ça pendant 30 ans, mais aujourd'hui 5 ans, 10 ans et après on passe à autre chose parce que c'est trop lourd, c'est trop difficile, c'est trop mal rémunéré", explique Delphine Moretti, de la Fédération des services publics de la CGT. "Puis, elles sont souvent très seules face aux difficultés des mineurs", ajoute-t-elle.

La situation ne devrait pas s'améliorer. La population des assistants familiaux est vieillissante et les départs en retraite risquent de ne pas être compensés dans le futur.

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