Le ministère de la Justice lance un appel aux Français pour accueillir "des mineurs suivis par la protection judiciaire de la jeunesse"
Un slogan, une astreinte 24h/24 et 7 jours sur 7, et une indemnisation... Le ministère de la Justice a lancé lundi 25 mars un appel aux Français pour accueillir "des mineurs suivis par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)". Pour l'occasion, le ministère lance une campagne avec le slogan : "Vous avez tout pour devenir famille d’accueil !"
Elle s'adresse aux Français qui souhaitent accueillir un jeune en difficulté : "Ce mode de prise en charge permet d’offrir une réponse éducative à des mineurs et jeunes majeurs ayant besoin d'évoluer dans un contexte de vie familiale stable pour se réinsérer", explique le ministère.
La campagne vise tous les profils : femme ou homme, célibataire ou en couple, avec ou sans enfant, en activité ou retraité. "L'essentiel est de disposer de qualités relationnelles, d’écoute, d’autorité et de patience", précise le ministère. Les placements en famille sont parfois proposés dans le cadre du suivi judiciaire d’un jeune ayant commis des infractions. Cette mesure vise à apporter au jeune un "cadre sécurisant". Les personnes ou les familles candidates doivent proposer un espace de vie personnelle. Elles assurent "l'hébergement, le couvert et offrent des repères de vie".
"Un travail de longue haleine qui donne de belles réussites"
Robin Stozicky, qui dirige l'établissement de placement éducatif, s'occupe de recruter ces familles pour la zone de Béthune. "On va avoir des couples, des jeunes retraités, des personnes seules, avec ou sans enfants", explique-t-il.
"L’idée est d’avoir des qualités relationnelles, d’écoute, d’autorité également pour poser les limites et sécuriser le jeune. Et également de la patience."
Robin Stozicky , directeur de l'établissement de placement éducatif de l'Artoisà franceinfo
"Il faut accompagner les adolescents qui ont, pour la plupart, un parcours très morcelé, fait de ruptures. C’est un travail de longue haleine mais qui donne de belles réussites, poursuit Robin Stozicky. Des mineurs qui ont réussi à se poser, qui construisent leur projet, qui, des années après la fin de prise en charge, continuent de se présenter auprès de la famille d’accueil. Ça peut être formidable".
Les jeunes en question ont entre 13 et 21 ans. Ils sont soit poursuivis, soit condamnés pénalement. 665 sont actuellement placés dans des familles de ce type. Mais il faudrait pouvoir développer bien plus cette formule.
Les personnes accueillantes qui doivent avoir un casier vierge, signent une convention qui précise, entre autres, si l'accueil du jeune se fera toute la semaine ou seulement le weekend. Ces familles sont épaulées par des professionnels, éducateurs et psychologues notamment. Le ministère propose une astreinte ouverte 24h/24 et 7/7 en cas de questions ou difficultés : "Des professionnels de la PJJ (éducateurs, psychologues) assurent une réponse téléphonique en première ligne, et peuvent se déplacer sur les lieux en cas de besoin", explique le ministère de la Justice.
La durée de l’accueil est modulable (en semaine, le week-end ou pour quelques mois). Les familles d’accueil perçoivent une indemnisation de 45 euros par jour et par jeune.
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