Procès des violences sur mineurs placés : "L’Aide sociale à l’enfance est en crise", reconnaît la ministre déléguée chargée de la Famille

Le métier connaît un manque d'attractivité du métier alors que "10 000 postes à pourvoir", selon Agnès Canayer.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Berry
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Agnès Canayer, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Petite enfance, le 23 septembre 2024. (IAN LANGSDON / AFP)

"L’Aide sociale à l’enfance (ASE) est en crise, il y a des dysfonctionnements", reconnaît lundi 21 octobre sur France Bleu Berry, Agnès Canayer, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Petite enfance. Vendredi dernier, la procureure de Châteauroux (Indre) a requis sept ans de prison, des peines de prison avec sursis et des amendes contre les 18 accusés dans le procès de maltraitance d’enfants mineurs placés, dans l’Indre, la Creuse et la Haute-Vienne. Ils sont accusés d’avoir accueilli des enfants sans l’agrément de l’ASE, de ne pas avoir déclaré leurs revenus, et pour certains, de violences.

"Même si pour la majeure partie des enfants qui sont confiés à l’Aide sociale à l’enfance, ils le sont dans de bonnes conditions, qui permettent leur épanouissement, il est vrai qu’aujourd’hui, beaucoup de professionnels se questionnent et doutent de l’accueil qu’ils mettent en place", réagit la ministre déléguée. 

"Pas convaincue" par une recentralisation de l'ASE

Avec ce procès, qui concerne le fonctionnement de l’ASE du Nord, même si celle-ci n’est pas jugée, certains demandent une recentralisation de la gestion de l’Aide sociale à l’enfance, aujourd’hui gérée par les départements. Mais Agnès Canayer n’est "pas convaincue" que cela soit la solution. "Je ne suis pas sure que les enfants étaient mieux pris en charge il y a 40 ans quand l’état s’occupait de l’ASE", assure-t-elle. "L’ASE est en situation de crise", mais une recentralisation ne "permettrait pas de simplifier (...), mais, au contraire, reporterait le problème".

Le manque, voire l’inexistence, de contrôle a été dénoncé dans cette affaire. Mais la ministre assure que désormais, "nous avons la volonté que les préfets et les départements puissent mieux coordonner les contrôles", et qu’ils soient "réguliers, publiés et que le ministère soit informé des contrôles qui sont menés". Elle souligne aussi la mise en place des comités départementaux de protection de l’enfance, expérimentés depuis 2023 dans plusieurs départements, qui "doivent permettre cette meilleure coordination".

Enfin, elle assure que "la vraie difficulté n’est pas tant une question de moyens que d’attractivité des métiers" dans la protection de l’enfance. Elle reconnaît néanmoins un manque de personnel, avec "10 000 postes à pourvoir".

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